Nadège Abomangoli veut séparer hommes et femmes dans les téléphériques

La députée LFI Nadège Abomangoli a lancé une proposition qui fait déjà beaucoup parler : instaurer des cabines non-mixtes dans le futur téléphérique francilien. Objectif affiché : protéger les femmes face aux agressions sexuelles dans les transports. Mais cette idée divise profondément responsables politiques, usagers et associations.
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Un téléphérique inédit en Île-de-France

À partir du 13 décembre 2025, l’Île-de-France va inaugurer son premier téléphérique urbain. La ligne « Câble 1 » reliera Créteil à Villeneuve-Saint-Georges, en passant par Limeil-Brévannes et Valenton. Capable de transporter environ 11 000 voyageurs par jour, ce nouveau mode de transport doit réduire les temps de trajet dans le Val-de-Marne.

Chaque cabine pourra accueillir une dizaine de passagers pour un voyage d’environ 18 minutes. Mais cette proximité, combinée à l’absence d’échappatoire en hauteur, inquiète certaines utilisatrices.

La proposition de Nadège Abomangoli

Sensible à ces craintes, Nadège Abomangoli, députée de Seine-Saint-Denis et vice-présidente de l’Assemblée nationale, a réagi sur X :

« Je suggère des cabines en non-mixité pour ce nid à agressions sexuelles. »

Pour l’élue, il s’agit d’offrir aux femmes une option sécurisée afin de voyager sans appréhension. Selon les chiffres de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, les agressions sexuelles dans les transports en commun auraient augmenté de plus de 80 % en dix ans. Une réalité qui alimente ce type de propositions.

Des réactions politiques immédiates

La sortie de Nadège Abomangoli n’a pas tardé à déclencher un vif débat. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, s’est dite « consternée » :

« Toutes les cabines du téléphérique seront vidéoprotégées. Elles disposeront d’un bouton d’alerte et du personnel sera présent dans toutes les stations pour garantir la sécurité. »

Pour la présidente de région, créer des cabines séparées reviendrait à abandonner le principe de mixité dans l’espace public, valeur pour laquelle la société française s’est longtemps battue.

Les mesures de sécurité prévues

Île-de-France Mobilités, l’autorité qui pilote le projet, a rappelé que chaque cabine sera équipée de vidéosurveillance en temps réel et d’un interphone permettant de contacter directement les agents. Des équipes seront présentes dans les stations pour intervenir rapidement en cas de problème.

Selon Grégoire de Lasteyrie, vice-président d’IDF Mobilités, il serait dangereux de fragmenter l’espace public en fonction du sexe des voyageurs. Pour lui, la priorité reste de renforcer la sécurité sans porter atteinte à l’égalité de traitement.

Un débat qui dépasse le cas du téléphérique

La proposition d’Abomangoli interroge sur une question plus large : comment garantir la sécurité des femmes dans les transports sans revenir à des mesures de séparation ? Certaines associations estiment qu’il s’agit d’un « faux remède », qui risque de normaliser l’idée que les femmes ne peuvent pas voyager aux côtés des hommes sans danger.

D’autres, au contraire, considèrent que des solutions de non-mixité ponctuelle pourraient rassurer les voyageuses, au moins à certaines heures. Un débat qui n’est pas nouveau : des initiatives similaires ont déjà existé dans le monde, notamment au Japon ou au Mexique, avec des wagons réservés aux femmes.

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