Daniel Chapellier, ancien cadre éminent de l’éducation catholique française, a occupé des postes de direction dans plusieurs établissements prestigieux au cours de sa longue carrière. Bien qu’il ait joué un rôle clé dans le développement de ces institutions, son nom a été récemment associé à des affaires judiciaires, soulevant des questions sur la gestion des établissements sous sa responsabilité.
Les débuts dans l’enseignement et l’ascension
Daniel Chapellier commence sa carrière en tant que professeur d’anglais et chef de Maison à Saint-Martin-de-France, un établissement catholique renommé situé à Pontoise, dans le Val-d’Oise. Cette première expérience lui permet de développer ses compétences de gestionnaire, et il est rapidement propulsé à la tête d’autres établissements d’enseignement prestigieux. En 1983, il devient le directeur du collège de Juilly en Seine-et-Marne, où il restera jusqu’en 1995.
Durant cette période, il se fait remarquer pour sa gestion rigoureuse, marquée par une attention particulière à la qualité de l’enseignement et à la discipline au sein de l’établissement. Sa réputation le conduit à être nommé directeur du collège Stanislas à Paris en 2003, l’un des établissements les plus élitistes du pays, où il reste en poste jusqu’en 2015.
Un leadership au collège Stanislas
Le collège Stanislas, situé dans le 6e arrondissement de Paris, est un établissement catholique reconnu pour son excellence académique et ses valeurs conservatrices. Sous la direction de Daniel Chapellier, Stanislas maintient sa réputation de rigueur et de formation des élites françaises. Cependant, son mandat à la tête de l’institution a également été marqué par des événements qui ont terni cette image de perfection.
En 2013, Daniel Chapellier recrute Olivier P. comme responsable de l’internat des classes préparatoires. Olivier P. avait déjà travaillé sous la direction de Chapellier à Saint-Martin-de-France. Cependant, cinq ans après son embauche, en 2018, Olivier P. est licencié pour avoir consulté à plusieurs reprises des sites à caractère pédopornographique sur le matériel informatique de l’établissement. Le licenciement intervient après la découverte de ces activités, mais les élèves et leurs parents n’ont pas été informés des raisons précises du départ d’Olivier P. à l’époque, ce qui suscitera par la suite de nombreuses critiques.
L’affaire Olivier P. : un scandale qui éclabousse Stanislas
L’affaire Olivier P. refait surface en 2021, lorsque des accusations de violences volontaires et de comportement inapproprié à l’égard des élèves des classes préparatoires de Stanislas sont révélées. Plusieurs anciens élèves témoignent des actes humiliants et violents qu’ils auraient subis de la part d’Olivier P. au sein de l’internat. Des élèves évoquent des agressions physiques, notamment des coups portés à l’épaule et des étranglements.
En parallèle, Olivier P. est également mis en examen pour viol sur mineur, pour des faits remontant à 2001, lorsqu’il travaillait au collège Saint-Martin-de-France. Bien qu’il démente ces accusations, ces révélations jettent un éclairage troublant sur sa période à Stanislas et sur la manière dont ces affaires ont été gérées à l’époque.
Implication de Daniel Chapellier dans les scandales
Si Daniel Chapellier n’a pas été directement impliqué dans les actes reprochés à Olivier P., son rôle en tant que directeur de Stanislas au moment de l’embauche de ce dernier est remis en question. L’embauche d’Olivier P., un ancien collègue de Chapellier à Saint-Martin-de-France, soulève des interrogations sur la diligence avec laquelle les antécédents de ce dernier ont été vérifiés. En 2021, Daniel Chapellier lui-même est mis en examen pour agression sexuelle sur mineur, après une plainte déposée par un élève du collège Saint-Jean de Passy, où il assurait une direction par intérim.
Ces affaires révèlent des failles dans la gestion des établissements par Chapellier, en particulier en matière de protection des élèves. Les révélations sur Olivier P. et les accusations contre Chapellier ont mis en lumière la difficulté pour certains établissements privés à gérer les comportements abusifs au sein de leurs structures.
Une carrière entachée
Alors que Daniel Chapellier a passé une grande partie de sa carrière à bâtir une réputation de gestionnaire rigoureux et de figure emblématique de l’enseignement catholique, ces scandales, impliquant des abus de pouvoir et une mauvaise gestion des signalements de comportements déviants, ont gravement affecté son héritage. L’affaire Olivier P. a provoqué une onde de choc dans les institutions éducatives françaises, soulevant des questions cruciales sur la sécurité des élèves et la transparence dans la gestion des crises.
Aujourd’hui, le nom de Daniel Chapellier, autrefois associé à l’excellence académique, est désormais entaché par des affaires judiciaires qui ont ébranlé la confiance placée dans ces établissements élitistes.