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Science Po Paris, la police intervient pour déloger des manifestants

Ce mercredi matin, la police est intervenue devant Sciences Po Paris afin de disperser une centaine d’étudiants mobilisés pour manifester leur soutien à la cause palestinienne. Les manifestants avaient brièvement bloqué l’accès à l’établissement, situé rue Saint-Guillaume, dans le VIIe arrondissement de Paris.

Un blocage symbolique pour soutenir la Palestine

Dès 7h30, des étudiants ont formé une barricade devant l’entrée de Sciences Po Paris, composée de poubelles, vélos et trottinettes. Une grande banderole, accrochée aux grilles d’une fenêtre de l’établissement, affichait le message « Ni oubli, ni pardon », tandis qu’un grand drapeau palestinien était déployé dans la rue. Cette action visait à attirer l’attention sur la situation à Gaza et les violences qui s’y déroulent depuis plusieurs mois.

Le blocage, bien que pacifique, a interrompu l’accès à l’établissement et a temporairement annulé les cours du matin. Cependant, l’intervention de la police, peu avant 9h, a permis de rétablir l’accès à l’école dans le calme, et les cours ont repris dès 10h, selon la direction de Sciences Po.

Les manifestants, membres du comité Palestine de Sciences Po, ont exprimé leur indignation face aux violences commises à Gaza. Un porte-parole du comité, qui a préféré rester anonyme, a pris la parole au mégaphone pour dénoncer les « atrocités commises à Gaza ». Il a rappelé la nécessité pour les étudiants de ne pas rester silencieux face à ce conflit qui touche des milliers de civils palestiniens.

Parmi les manifestants, Alice, une étudiante à Sciences Po Paris affiliée à l’Union étudiante, a expliqué :

Depuis un an, je vois des images de violence horribles. Je veux que le monde entende parler de la Palestine et que ces massacres cessent.

Selon elle, cette mobilisation est une manière de montrer que

la lutte continue

Un climat de tensions à travers plusieurs établissements

Ce mouvement à Sciences Po Paris s’inscrit dans un contexte plus large de mobilisations propalestiniennes dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur. Un autre rassemblement est prévu ce mercredi à 18h place de la Sorbonne, à l’appel de syndicats étudiants. À Rennes, une quarantaine d’étudiants ont bloqué l’accès à Sciences Po Rennes, forçant l’établissement à rester fermé à la mi-journée.

Des manifestations similaires avaient déjà eu lieu à Menton, Lille, et Paris, souvent accompagnées d’inscriptions telles que « Free Palestine » sur les murs des établissements concernés. La direction de Sciences Po avait déposé une plainte après ces incidents.

Ces manifestations interviennent alors que le ministre de l’Enseignement supérieur, Patrick Hetzel, a récemment mis en garde les présidents d’université sur leur rôle dans le maintien de l’ordre. Il a rappelé l’importance des principes de neutralité et de laïcité dans les établissements publics, notamment en prévision de l’anniversaire de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Parallèlement, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a appelé à brandir des drapeaux palestiniens dans les universités en réaction à cette circulaire ministérielle, soulignant que les étudiants ont le droit d’exprimer leur solidarité avec des causes internationales. Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a également défendu la liberté d’expression des étudiants lors de manifestations, affirmant que ces actions étaient légitimes dans un contexte de crise internationale.

Un climat tendu à Sciences Po

Sciences Po Paris avait déjà été le théâtre de plusieurs mobilisations propalestiniennes plus tôt dans l’année, souvent accompagnées d’interventions policières. Ces mobilisations illustrent le climat politique tendu qui règne au sein des universités françaises, où les questions internationales et les enjeux sociaux se rejoignent dans des manifestations estudiantines.

Les récents événements à Sciences Po Paris montrent la persistance de ce mouvement de soutien à la Palestine, avec des étudiants décidés à continuer à se mobiliser malgré les interventions policières et les avertissements du gouvernement.