Le dimanche 10 novembre, Violette Dorange prendra le départ du Vendée Globe à bord de son Imoca baptisé “Hubert”, marquant ainsi un moment historique en devenant la plus jeune femme à se lancer dans cette course mythique autour du monde. À seulement 23 ans, cette étudiante ingénieure de l’INSA Rennes entame un périple de trois mois en solitaire, sans escale et sans assistance, un défi ultime pour cette passionnée de voile.
C’est un projet que je prépare depuis quatre ans
De la recherche de financements à la préparation physique et mentale, en passant par la formation aux réparations à bord, elle s’est engagée à 100 % pour faire de ce rêve une réalité.
Un parcours exceptionnel dès le plus jeune âge
Originaire de Rochefort, Violette a pris goût à la navigation dès l’âge de 7 ans, enchaînant les victoires et les distinctions. Elle décroche sa première médaille de bronze au championnat du monde jeunes en 2016, puis devient la plus jeune skippeuse à terminer la Mini-Transat en 2019, en prenant la 16e place. Forte de ses quatre traversées transatlantiques, dont trois en solitaire, elle aborde ce Vendée Globe avec une expérience impressionnante pour son âge.
« J’ai toujours adoré le côté aventure, le sentiment de liberté en mer, » explique-t-elle. « Pouvoir contrôler un bateau, se déplacer grâce au vent et aux manœuvres, c’est incroyable. Le Vendée Globe, c’est la première course de cette ampleur que j’entreprends, et cela va être le moment le plus important de ma vie. »
Une formation d’ingénieure comme atout en mer
Étudiante en génie physique et matériaux à l’INSA Rennes, Violette a bénéficié d’un parcours aménagé pour concilier ses études et sa passion pour la voile. Après avoir étalé ses premières années de prépa sur quatre ans, elle a pris une année de césure pour se préparer à la course.
« En école d’ingénieurs, on apprend à apprendre, » explique Violette. Cette approche lui permet de mieux comprendre des aspects techniques comme le fonctionnement du pilote automatique, essentiel pour naviguer seule. Elle travaille en étroite collaboration avec des mécaniciens, ce qui enrichit son expertise et son autonomie à bord.
“Hubert” : un bateau chargé d’histoire
Le bateau de Violette, “Hubert”, est l’ancien Imoca de Jean Le Cam, une légende du Vendée Globe. Ce voilier a été soigneusement préparé par son équipe, qui a réussi à boucler un budget serré pour permettre à Violette de participer à la course. Cette acquisition récente témoigne de la détermination de la jeune femme et de son équipe à réussir cet exploit, malgré les défis financiers.
Une engagement auprès des jeunes en difficulté
En parallèle de sa carrière sportive, Violette est marraine de la fondation Apprentis d’Auteuil depuis 2020. Durant la course, elle portera les couleurs de cette fondation qui aide des jeunes en difficulté. Elle multiplie les rencontres avec des jeunes dans les établissements de la fondation, organisant des échanges, des visites sur son bateau et même du soutien scolaire.
« Quand je rencontre des enfants, je leur parle de l’océan et de la mer pour leur faire rêver. Avec les plus grands, je discute de projets, de sport, et des métiers maritimes, » explique Violette. Ces échanges enrichissent autant la skippeuse que les jeunes qu’elle soutient, créant un lien fort qui lui donne de la force lorsqu’elle est en mer. « Quand les moments sont difficiles en mer, je pense à eux et ça m’aide à tenir le cap. »
Les jours avant le départ : une atmosphère électrique
À quelques jours du départ, l’effervescence est palpable dans le village du Vendée Globe, situé aux Sables-d’Olonne. Le village, ouvert au public depuis le 19 octobre, est animé par les visiteurs, partenaires et fans venus encourager les skippers. Violette se dit heureuse de ces moments de partage et de l’énergie positive qui l’entoure.
« J’ai bien pris mes marques ici, et même si les sollicitations sont nombreuses, je me sens prête. C’est le moment de profiter de cette ambiance unique et de me concentrer sur l’aventure qui m’attend, » raconte-t-elle.
Pour Violette, l’objectif principal est de franchir la ligne d’arrivée, un défi de taille pour n’importe quel participant au Vendée Globe, particulièrement pour une jeune skippeuse. « C’est une course pleine d’imprévus, le bateau peut casser, mais je veux avant tout vivre cette expérience à fond, » déclare-t-elle. Elle prévoit également de partager ses aventures sur les réseaux sociaux avec des vidéos immersives pour permettre à ses followers de vivre la course avec elle.
En tant que benjamine de cette édition du Vendée Globe, Violette Dorange attire l’attention non seulement par son jeune âge, mais aussi par son parcours et son talent. Avec son bateau “Hubert”, elle se positionne parmi les meilleurs skippers de la classe Imoca sans foils, et son style frais et authentique séduit les amateurs de voile comme le grand public.
Le jour du départ approche, et Violette aborde cet événement avec un mélange d’enthousiasme et de concentration. Sur le pont, elle est entourée de son équipe, prête à affronter les défis de cette course emblématique. Son sourire, sa détermination et sa jeunesse incarnent parfaitement l’esprit du Vendée Globe. Ce dimanche, à 13 h 02, la Rochefortaise de 23 ans larguera les amarres pour un tour du monde en solitaire.
