Qu’est-ce que la VAE ?
La Validation des acquis de l’expérience (VAE) permet d’obtenir tout ou partie d’un diplôme, d’un titre professionnel ou d’un certificat inscrit au RNCP à partir d’activités déjà réalisées : emploi, missions, bénévolat, volontariat, stages, services civiques, responsabilités associatives… L’idée est simple : prouver que vos compétences correspondent au référentiel de la certification visée.
« La VAE, c’est faire reconnaître officiellement ce que vous savez déjà faire, au bon niveau de diplôme. »
Qui peut en bénéficier ?
La VAE est ouverte à tous, sans condition d’âge, de statut ou de niveau d’études. Salarié·e, indépendant·e, étudiant·e avec expérience, demandeur·se d’emploi, volontaire ou engagé·e en association : si vos missions sont en lien avec la certification ciblée, vous êtes potentiellement éligible.
Quelles expériences sont prises en compte ?
- Activités professionnelles (CDI, CDD, apprentissage, indépendant, intérim).
- Bénévolat et volontariat (y compris service civique, associatif).
- Stages, périodes de mise en situation en milieu professionnel, immersions.
- Responsabilités syndicales ou élues, missions d’encadrement de projets.
Ce qui compte, c’est la pertinence des tâches par rapport au diplôme visé : on valide des compétences, pas des heures passées.
Comment se déroule un parcours VAE ?
Un parcours VAE se vit comme un projet. Vous allez enquêter sur les référentiels, analyser vos réalisations, raconter votre pratique et la mettre en preuves. Voici les grandes étapes :
1. Se renseigner et cibler la bonne certification
Commencez par clarifier l’objectif : quel diplôme correspond à vos missions ? Feuilletez les référentiels de compétences et vérifiez le niveau (du CAP au niveau master/ingénieur). Un conseil d’orientation (CEP) ou un point VAE peut vous guider.
2. Déposer la demande de recevabilité
Vous adressez un premier dossier (souvent appelé “recevabilité”) à l’organisme qui délivre la certification. Il vérifie l’adéquation de vos expériences avec le diplôme visé. Si c’est ok, vous recevez un avis de recevabilité.
3. Préparer le dossier de validation
C’est le cœur du processus. Vous décrivez vos activités, vos réalisations et la manière dont elles répondent à chaque compétence du référentiel. Vous joignez des preuves : rapports, livrables, attestations, productions, photos, procédures, tableaux de bord…
Astuce pour structurer vos preuves
- Pour chaque compétence, racontez une situation concrète : contexte → actions → résultats.
- Quantifiez quand c’est possible (délais, budgets, volumes, indicateurs).
- Reliez explicitement vos actions aux compétences du diplôme.
4. Se préparer à l’évaluation
Le passage devant le jury s’appuie sur votre dossier. Il peut inclure un entretien, une mise en situation ou la présentation d’un projet/portfolio. Entraînez-vous à expliquer simplement vos choix, vos outils, vos résultats et votre posture professionnelle.
5. Recevoir la décision et finaliser
Le jury peut attribuer la validation totale, une validation partielle (certains blocs de compétences) ou demander des compléments. En cas de partielle, vous pourrez compléter par une formation courte, une expérience ciblée ou un nouveau passage devant le jury.
Quels diplômes peut-on obtenir ?
Toutes les certifications enregistrées au RNCP sont concernées : du niveau 3 (CAP) au niveau 7/8 (master, titre d’ingénieur). Dans l’enseignement supérieur, on parle souvent de blocs de compétences. Valider un bloc, c’est déjà officialiser une partie du diplôme, utile pour progresser par étapes.
Combien de temps prévoir ?
La durée dépend de votre objectif, de votre disponibilité et du volume de preuves à assembler. À titre indicatif, comptez plusieurs mois pour :
- cibler la certification et obtenir la recevabilité ;
- rédiger un dossier solide et rassembler les pièces ;
- vous préparer au jury.
Beaucoup de candidats bouclent entre 6 et 12 mois. Si vous avez déjà un portfolio clair, cela peut aller plus vite ; si vous partez de zéro, prévoyez un peu plus.
Se faire accompagner, utile ou pas ?
Vous pouvez avancer seul. Toutefois, un accompagnement augmente souvent les chances de réussite : choisir le bon diplôme, décoder le référentiel, sélectionner les preuves pertinentes, préparer l’oral. L’accompagnement peut être individuel, collectif ou mixte, en présentiel ou à distance.
Financer sa VAE
Plusieurs solutions existent selon votre situation. Ce tableau récapitule les pistes les plus courantes :
| Situation | Dispositifs mobilisables | Prise en charge (indicative) | Démarches | À savoir |
|---|---|---|---|---|
| Salarié·e | CPF, plan de développement des compétences, cofinancement employeur | Accompagnement, frais de jury, parfois temps dégagé | App sur le CPF, RH/manager, organisme certificateur | Possible congé VAE selon organisation interne |
| Alternant·e / apprenti·e | Entreprise, OPCO (selon cas), appui du centre de formation | Variable selon l’accord de l’entreprise et l’OPCO | Voir tuteur, centre de formation, OPCO | La VAE peut sécuriser la suite de parcours |
| Demandeur·se d’emploi | CPF, aides régionales, dispositifs de l’opérateur public de l’emploi | Accompagnement et frais associés, selon barèmes | Espace personnel, conseiller emploi, région | Un projet VAE peut accélérer le retour à l’emploi |
| Indépendant·e / micro | CPF, fonds d’assurance formation (selon activité) | Accompagnement et jury, selon droits disponibles | Mon Compte Formation, FAF de branche | Anticipez le calendrier d’activité |
| Fonction publique | Dispositifs internes + CPF | Selon règles de la collectivité / administration | Service RH, référent formation | Se renseigner sur les calendriers des jurys |
Préparer un dossier qui fait mouche
Adoptez la logique compétence
Chaque compétence du référentiel doit être couverte par une preuve concrète. Évitez les généralités ; privilégiez les situations où vous avez agi, décidé, coordonné, contrôlé, mesuré.
Soignez la narration
Écrivez clair et court. Utilisez la structure contexte → actions → résultats. Appuyez-vous sur des éléments vérifiables : documents, captures, extraits anonymisés, tableaux, plans d’actions, indicateurs.
Valorisez l’impact
Montrez comment vos actions ont amélioré un processus, fait gagner du temps, sécurisé une procédure, satisfait un client ou un usager. Mentionnez des chiffres quand c’est possible.
Faites relire
Demandez un regard externe : un pair, un mentor, un accompagnateur. On vérifie la cohérence, la lisibilité et l’alignement avec le référentiel.
Le jour du jury : les bons réflexes
- Arrivez avec un plan clair : qui vous êtes, ce que vous visez, ce que prouve votre dossier.
- Répondez simplement, illustrez par des cas vécus, tenez le temps.
- Si on vous pousse sur un point technique, expliquez votre démarche et vos critères de choix.
- Admettez ce que vous ne savez pas encore et proposez comment vous vous mettriez à niveau.
Après la décision : et si c’est partiel ?
La validation partielle n’est pas un échec. Vous possédez déjà des blocs de compétences. Il reste à combler les écarts : mission complémentaire, micro-formation ciblée, veille ou projet tutoré. Fixez un plan d’action avec échéances et preuves attendues ; reprogrammez un passage quand vous êtes prêt·e.
Checklist express
- Objectif clair : diplôme/titre exact et niveau RNCP.
- Référentiel décrypté et compétences listées.
- Preuves triées et anonymisées si besoin.
- Exemples structurés (contexte, actions, résultats, indicateurs).
- Planning réaliste jusqu’au jury.
- Financement sécurisé (CPF, employeur, aides).
Conseils pratiques pour un public étudiant ou jeune actif
- Vous avez cumulé des stages solides ou des missions freelance ? Cartographiez vos réalisations dans un portfolio ; ce sera la base de vos preuves.
- En alternance, pensez à faire valider des blocs : utile pour sécuriser votre insertion et négocier votre premier salaire.
- En reconversion, ciblez un diplôme qui ouvre des portes immédiates sur le marché ; vous pourrez compléter par la suite.
- Utilisez des outils simples : tableau de suivi des preuves, checklist par compétence, rétroplanning jusqu’au jury.
Modèle de rétroplanning indicatif
Mois 1 à 2
Cadrage du projet, choix du diplôme, demande de recevabilité, récupération des référentiels, plan de financement.
Mois 3 à 5
Collecte des preuves, rédaction progressive du dossier, premières relectures, ajustements.
Mois 6 à 7
Finalisation du dossier, dépôt, préparation de l’oral (pitch, questions techniques, exemples chiffrés).
Mois 8
Jury, puis mise en œuvre d’un plan de compléments si validation partielle.
À retenir
La VAE est une voie rapide et crédible pour obtenir un diplôme aligné sur votre vraie valeur. Avec un bon ciblage, des preuves solides et une préparation soignée, vous maximisez vos chances de réussite. Prêt·e à transformer votre expérience en certification ?
Questions fréquentes
Faut-il avoir suivi une formation avant la VAE ?
Non. La VAE repose d’abord sur vos expériences et les compétences démontrables. Une formation peut compléter si certaines exigences ne sont pas encore couvertes.
Peut-on viser un diplôme très différent de son poste actuel ?
Oui si vos missions passées prouvent les compétences attendues. Sinon, commencez par des blocs de compétences ou un diplôme plus proche, puis montez en niveau.
Et si j’ai changé souvent de job ?
Parfait : vous pouvez piocher dans plusieurs expériences, tant qu’elles construisent une démonstration cohérente. Regroupez par thèmes : gestion de projet, relation client, qualité, encadrement…
Combien de pages pour le dossier ?
Il n’y a pas de règle unique. Mieux vaut un dossier pertinent et structuré qu’un pavé. Suivez les consignes de l’organisme valideur.
Un refus, et après ?
Analysez l’avis du jury : quels écarts ? quelles preuves manquent ? Mettez en place des actions ciblées et envisagez un nouveau passage avec un dossier renforcé.
