Selon lui, ce dispositif, qui concerne environ deux millions de Français, est devenu « un revenu de substitution » au lieu de rester une aide ponctuelle. Il souhaite que le RSA reste une solution temporaire après un accident de la vie, mais ne se transforme pas en rente.
Une population jeune ciblée par la réforme
Dans les chiffres qu’il met en avant, près de 40 % des bénéficiaires du RSA ont moins de 35 ans. Pour le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il est difficile de croire que tous ces jeunes adultes sont réellement dans l’incapacité de travailler. Il veut ainsi pousser à la reprise d’activité plutôt que de prolonger l’aide sans contrepartie.
Pour cela, il propose aussi d’introduire des heures d’activité obligatoires en échange du RSA. Cette contrepartie aurait pour but de redonner du sens à l’aide sociale, tout en renforçant le lien entre solidarité et effort.
Fusionner les aides et plafonner les revenus sociaux
En complément de cette réforme, Laurent Wauquiez propose de fusionner les différentes aides sociales en un seul dispositif, avec un plafond fixé à 70 % du SMIC. L’idée est simple : faire en sorte que l’emploi soit toujours plus avantageux que l’inactivité.
Il s’insurge contre ce qu’il considère comme des abus du système, pointant notamment des situations où un couple au RSA avec enfants pourrait toucher autant qu’un salarié gagnant 3 000 euros bruts. Pour lui, cette réalité crée une forme d’injustice qui mine la cohésion sociale.
Un RSA maintenu pour les personnes en situation de fragilité
Wauquiez insiste sur le fait que sa proposition ne s’applique pas aux personnes atteintes de maladies chroniques ou en situation de handicap. Il reconnaît qu’un accompagnement est nécessaire pour celles et ceux qui ne peuvent pas travailler. Mais il refuse que le système soit utilisé de manière durable par des personnes qu’il considère aptes à l’emploi.
Il évoque également les 500 000 postes vacants dans des secteurs comme l’aide à domicile, la restauration ou les services à la personne, qui peinent à recruter malgré les besoins criants.
Une droite offensive sur les questions sociales
À travers cette proposition, Laurent Wauquiez cherche à affirmer une vision forte : celle d’un modèle social recentré sur l’emploi. Il critique ceux qui, à ses yeux, laissent filer le système sans prendre les mesures nécessaires pour garantir l’équité.
Il appelle ainsi à un « choc de responsabilisation », et se positionne en rupture avec le gouvernement actuel, qu’il accuse de laxisme sur les questions sociales. À quelques jours du vote interne chez Les Républicains, il espère que cette ligne claire saura rallier les militants et redonner une voix forte à la droite.
Cette volonté de réforme du RSA s’inscrit dans un projet politique plus large, avec une ambition affirmée pour la présidentielle de 2027. Pour Wauquiez, il ne s’agit pas simplement d’un ajustement technique mais d’un changement de cap idéologique sur la place du travail dans la société.
