Ce sont surtout les TPE et PME qui subissent le plus cette pression. Avec moins de moyens et une flexibilité réduite, elles freinent fortement leurs projets de recrutement. Les grandes entreprises s’en sortent mieux, mais la tension reste présente sur tout le marché.
Des candidats de plus en plus volatiles
Un des grands bouleversements récents concerne le comportement des candidats. De plus en plus, certains acceptent une offre puis disparaissent sans donner de nouvelles. D’autres rompent leur période d’essai dès les premières semaines.
Plus de 21 % des périodes d’essai sont rompues, contre moins de 10 % il y a encore une quinzaine d’années. Ce phénomène oblige les recruteurs à recommencer tout le processus, ce qui impacte directement leur efficacité et la confiance de leurs clients.
Pour les cabinets de recrutement, cette instabilité fragilise leur modèle. La fameuse clause de garantie – qui impose de retrouver un autre candidat en cas de rupture – devient une charge lourde, à la fois financière et organisationnelle.
Une pression croissante sur les recruteurs
Être recruteur en 2025, c’est devoir jongler entre l’urgence des besoins, des délais courts et des attentes toujours plus élevées. Les directions exigent des résultats, avec un suivi mensuel du coût, du délai et de la qualité du recrutement.
85 % des recruteurs déclarent ressentir une pression importante. Ils doivent justifier leur performance en continu, souvent face à des indicateurs complexes à analyser, surtout quand les outils ou le temps manquent.
Une formation au métier encore trop négligée
Le métier de recruteur reste souvent appris « sur le tas ». Très peu de formations RH incluent un vrai module de techniques de recrutement, et les recruteurs eux-mêmes sont rarement accompagnés dans leur montée en compétences.
Du côté des managers, ce n’est pas mieux. Beaucoup recrutent depuis des années sans jamais avoir été formés. Pourtant, former les hiring managers peut améliorer fortement la qualité des embauches. Certaines entreprises l’ont compris, comme Engie, qui conditionne l’accès à ses outils RH à une courte formation en ligne.
L’intelligence artificielle à la rescousse ?
L’IA commence à s’imposer dans les processus RH. Pour 70 % des recruteurs, elle fait déjà partie du quotidien. Son principal atout : gagner du temps sur les tâches répétitives, comme le tri des candidatures ou la planification d’entretiens.
Si l’IA soulage sur certaines missions, elle ne résout pas tout. Les attentes des candidats, les spécificités des postes ou la culture d’entreprise restent des éléments que seule l’intuition humaine peut vraiment évaluer.
Des volumes en baisse, des profils rares
Le nombre d’embauches diminue, mais les exigences augmentent. Les entreprises recrutent moins, mais elles veulent recruter mieux. Cela demande une adaptation constante, et souvent, un effort stratégique plus important de la part des RH.
Le recrutement devient un exercice d’équilibriste. Entre un marché instable, des attentes plus fortes et des moyens parfois réduits, le métier de recruteur se complexifie. Il faudra faire preuve d’agilité, d’écoute et de rigueur pour naviguer dans ce nouvel environnement.