Les salaires des bac+5 en 2025 : les ordres de grandeur
Brut, net, médian : de quoi parle-t-on ?
Avant de regarder les chiffres, deux notions importantes :
- Le salaire brut, c’est ce qui est affiché sur l’offre d’emploi ou le contrat.
- Le salaire net, c’est ce qui arrive sur ton compte après déductions (cotisations, etc.).
Les études officielles parlent souvent de salaire net mensuel médian 12 à 18 mois après le diplôme : la moitié des diplômés gagne moins, l’autre moitié gagne plus. C’est le meilleur indicateur pour se faire une idée réaliste.
Combien gagne un bac+5 à l’université ?
Les dernières données InserSup sur les masters universitaires montrent qu’à 18 mois du diplôme, un jeune diplômé de master (hors métiers de l’enseignement) touche en médiane environ 2 100 € nets par mois pour un emploi salarié à temps plein. En brut, cela correspond à une fourchette d’environ 32 000 à 35 000 € par an, selon le statut et les primes.
Bien sûr, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne :
- En maths, informatique, data, sciences et technologies, les salaires de départ sont nettement au-dessus de la moyenne.
- En lettres, langues, arts, sciences humaines et sociales, les salaires sont plus bas, surtout en début de carrière, même avec un bac+5.
Mais globalement, un master universitaire bien choisi permet d’atteindre assez vite un niveau de rémunération de cadre débutant.
Grandes écoles et filières très demandées : ça peut monter à plus de 40 000 €
Si tu vises une école de commerce ou d’ingénieurs, les baromètres récents sur les jeunes diplômés bac+5 montrent que le salaire médian brut annuel en sortie est souvent supérieur à celui des masters universitaires.
Les études publiées autour de 2024–2025 indiquent que :
- Un bac+5 en école d’ingénieurs ou de management se situe fréquemment entre 38 000 et 43 000 € bruts par an pour un premier poste.
- Dans certains secteurs très compétitifs (finance de marché, conseil en stratégie, tech dans des grands groupes ou scale-up), le package de départ peut dépasser cette fourchette, surtout avec des primes et un variable important.
En résumé : le bac+5 paie, mais le type de bac+5 (université, école, spécialité) change vraiment la donne.
Bac+2, bac+3/4, bac+5 : l’effet du niveau de diplôme sur le salaire
Tu te demandes si ça vaut vraiment le coup de faire cinq ans d’études plutôt que de s’arrêter à bac+2 ou bac+3 ? Les chiffres montrent que plus le niveau de diplôme augmente, plus le salaire d’entrée est élevé… mais avec des nuances.
Comparatif des salaires selon le niveau de diplôme
Le tableau ci-dessous te donne des ordres de grandeur des salaires de jeunes diplômés, à partir de plusieurs études récentes (InserSup, Insee, baromètres emploi). Les montants sont arrondis pour rester lisibles.
| Niveau de diplôme | Exemples de diplômes | Salaire médian brut annuel (premier emploi) | Salaire net médian mensuel (≈ 18 mois après) |
|---|---|---|---|
| Bac+2 | BTS, BUT 2 ans | ≈ 29 500 € | ≈ 1 800–1 900 € |
| Bac+3/4 | Licence générale, bachelor, BUT | ≈ 35 000 € | ≈ 2 000–2 200 € |
| Bac+3 pro | Licence professionnelle | ≈ 30 000–32 000 € | ≈ 1 800 € nets à 18 mois |
| Bac+5 universitaire | Master hors enseignement | ≈ 32 000–35 000 € | ≈ 2 100 € nets à 18 mois |
| Bac+5 grande école | Écoles d’ingénieurs, écoles de management | ≈ 38 000–43 000 € | souvent > 2 300–2 400 € nets |
Ce qu’on voit clairement :
- Passer de bac+2 à bac+3/4 fait gagner plusieurs milliers d’euros par an en médiane.
- Le passage à bac+5 ajoute encore une marche, surtout si tu es en école sélective ou dans une filière très recherchée.
- La différence la plus forte se joue entre un bac+5 “généraliste” faiblement valorisé et un bac+5 aligné avec les besoins du marché (numérique, santé, ingénierie, gestion, finance, etc.).
Un marché de l’emploi plus tendu pour les jeunes diplômés
Tout n’est pas rose pour autant. Depuis 2024, les études montrent un ralentissement de l’insertion des jeunes diplômés :
- Le taux d’emploi salarié à 12 mois des diplômés bac+5 a reculé pour la promotion 2023, autour de 72 %, après plusieurs années de hausse.
- Les jeunes mettent plus de temps à décrocher un premier poste stable, et certains acceptent des sacrifices : CDD, salaire en dessous de leurs attentes, poste qui ne correspond pas vraiment à leur niveau.
En parallèle, les données nationales montrent que l’insertion reste globalement correcte à 18 mois, avec plus de 80 % de diplômés de master et de licence pro en emploi, mais les écarts se creusent entre filières :
- Les ingénieurs, les diplômés en informatique ou en sciences et technologies restent parmi les mieux insérés et les mieux payés.
- Les diplômés de licence générale ou de masters en SHS, lettres, arts rencontrent plus de difficultés et acceptent plus souvent des contrats précaires ou des salaires plus faibles au départ.
Autre élément important : l’inflation. Même si les salaires d’embauche ont augmenté ces dernières années, ils n’ont pas toujours suivi la hausse du coût de la vie. Résultat : un bac+5 en 2025 peut rester bien payé sur le papier, tout en donnant parfois le sentiment de “gagner moins” en conditions réelles.
Le salaire n’est plus la seule boussole pour les jeunes diplômés
Les enquêtes récentes le montrent : les jeunes diplômés ne regardent plus uniquement le montant du salaire. D’autres critères pèsent lourd dans la décision :
- La flexibilité (télétravail, horaires, organisation du temps).
- La qualité de vie au travail (ambiance, charge mentale, management).
- Le sens du travail (utilité sociale, impact environnemental, cohérence avec ses valeurs).
- Les perspectives d’évolution (formation, mobilité interne, changement de poste possible au bout de 2–3 ans).
De nombreuses entreprises ont compris qu’un bon package global ne se résume plus à un fixe élevé. Elles misent sur des programmes d’onboarding soignés, des plans de formation, des parcours de carrière, des jours de télétravail et parfois des avantages type participation, intéressement ou mobilités à l’étranger.
Comment utiliser ces chiffres pour négocier ton premier salaire ?
Concrètement, que faire de tous ces chiffres quand tu arrives face à une offre ou à un recruteur ?
1. Te situer par rapport à ta filière et à ton diplôme
Commence par identifier clairement ton profil :
- Tu es en master universitaire dans une filière très demandée (informatique, data, finance, santé, ingénierie) ou plutôt dans une filière moins rémunératrice ?
- Tu sors d’une grande école, d’une école “intermédiaire” ou d’un cursus universitaire non sélectif ?
Ensuite, compare ton offre à la fourchette associée : si tu es très en dessous des ordres de grandeur vus plus haut, tu as des arguments pour demander une révision.
2. Regarder le package complet, pas seulement le fixe
Pour deux offres au même salaire brut, la réalité peut être très différente. Pense à regarder :
- Les primes et la part variable (bonus, intéressement, participation).
- Les avantages (mutuelle, titres-restaurant, remboursement transport, 13e mois).
- Les possibilités de télétravail qui jouent sur tes dépenses (loyer si tu peux t’éloigner, transport, etc.).
3. Préparer quelques chiffres pour l’entretien
Arriver en entretien avec une idée claire des salaires médians de ta filière change tout. Tu peux dire par exemple :
« D’après les dernières études sur les jeunes diplômés bac+5, un profil comme le mien se situe plutôt autour de X € bruts annuels en début de carrière. Votre proposition est un peu en dessous, est-ce qu’il y a une marge de négociation ? »
Ce n’est pas une garantie d’augmentation, mais tu montres que tu es informé et que tu te situes dans le marché réel, pas au hasard.
4. Ne pas se juger uniquement à son premier salaire
Enfin, garde une chose en tête : le premier salaire n’est pas toute ta carrière. Ce qui compte aussi, c’est ta vitesse de progression :
- Certains secteurs partent plus bas mais montent vite au bout de 2–3 ans.
- D’autres paient fort dès le début, mais avec une charge mentale énorme et parfois un risque de burn-out.
L’objectif, c’est surtout de trouver un équilibre entre salaire, contenu du poste, progression et qualité de vie. Les chiffres te donnent des repères, mais la suite, c’est toi qui la construis.
















