Le diplôme vaut-il encore un bon salaire ?

Pendant longtemps, on t’a sûrement répété que faire de « longues études » était le meilleur moyen d’avoir un bon salaire. Un bac+5, c’était un peu le graal : sécurité de l’emploi, carrière stable, rémunération confortable. Mais avec une génération entière passée par l’enseignement supérieur, la question se pose vraiment : un bac+5 vaut-il encore automatiquement un bon salaire ou est-ce devenu un simple prérequis parmi d’autres ?
salaire diplomé

Un bac+5 reste un atout mais plus une assurance

D’abord, soyons clairs : en moyenne, plus le niveau de diplôme est élevé, plus le salaire a tendance à augmenter. Un bac+5 permet souvent de viser plus facilement des postes de cadre, des salaires d’entrée plus élevés et une meilleure progression à long terme que sans diplôme ou avec un bac seulement.

Mais cette moyenne cache une réalité moins confortable. Deux personnes avec le même niveau bac+5 peuvent avoir des salaires totalement différents. Tout dépend :

  • du secteur (santé, finance, éducation, tech, culture, etc.) ;
  • du type de diplôme (master universitaire, grande école, école peu connue, titre non reconnu) ;
  • de la réputation de l’établissement sur le marché de l’emploi ;
  • de ton expérience pro (stages, alternance, jobs étudiants en lien avec ton domaine) ;
  • de ta capacité à négocier, changer d’entreprise, te rendre visible.

Autrement dit, aujourd’hui, le bac+5 est un gros plus, mais plus une garantie. Il t’ouvre des portes, mais il ne fait pas le travail à ta place.

Pourquoi le bac+5 s’est banalisé

Plus de diplômés pour des places limitées

Il y a quelques décennies, faire un bac+5 était réservé à une minorité. Aujourd’hui, les campus sont pleins. Une part importante des 25–34 ans possède un diplôme supérieur à bac+2. Résultat : là où un master te distinguait clairement, il te place désormais dans une foule de candidats au profil assez proche.

On parle parfois de « massification de l’enseignement supérieur » : de plus en plus de jeunes accèdent à l’université, aux écoles de commerce, d’ingénieurs, aux masters spécialisés. C’est une bonne nouvelle pour l’égalité des chances, mais cela crée aussi un effet mécanique : le diplôme long devient moins rare, donc moins différenciant.

« Le diplôme est devenu le point de départ pour beaucoup, plus le point d’arrivée réservé à quelques-uns. »

Pour certains employeurs, demander un bac+5 est presque devenu un réflexe, même pour des postes qui pourraient être occupés par des bac+3 expérimentés. Le niveau d’entrée monte, mais le salaire ne suit pas toujours dans les mêmes proportions.

Le titre ne suffit plus sans reconnaissance

Autre point souvent sous-estimé : tous les bac+5 ne se valent pas. Entre un master universitaire national, un diplôme de grande école très connue, un mastère spécialisé ou un titre bac+5 délivré par une petite école peu reconnue, la perception des recruteurs peut changer du tout au tout.

Ce qui compte vraiment pour ton futur salaire, ce n’est pas seulement d’afficher « bac+5 » sur ton CV, mais :

  • le type de diplôme (diplôme national, grade de master, titre RNCP, etc.) ;
  • la lisibilité de ta formation pour les recruteurs ;
  • la qualité du réseau (anciens, partenariats entreprises) ;
  • la place donnée aux projets concrets et à l’expérience en entreprise.

Comparatif rapide selon le niveau d’études

Pour te situer, voici un tableau simplifié qui résume les tendances habituelles entre niveau d’études, types de postes visés et niveau de salaire d’entrée. Les chiffres sont volontairement approximatifs et peuvent varier selon le secteur, la région et l’entreprise.

Niveau de diplômeTypes de postes visésNiveau de salaire d’entrée (tendance)Évolution possible
Sans diplôme / bacEmployé, vente, logistique, servicesPlutôt faibleProgression surtout par l’expérience
Bac+2 / bac+3Technicien, assistant, développeur junior, commercialMoyen, parfois proche des 1 800–2 000 € nets selon le secteurBonne évolution si mobilité et montée en compétences
Bac+5Cadre débutant, consultant junior, ingénieur, chef de projetSouvent plus élevé à l’embauche, surtout en grande entrepriseForte progression possible si expérience cohérente et responsabilités

Ce tableau montre une chose : le bac+5 donne souvent une meilleure base de départ, mais la suite dépend de ce que tu en fais.

Ce qui compte vraiment pour ton salaire avec un bac+5

Secteur, métier et taille d’entreprise

Tous les bac+5 ne mènent pas aux mêmes revenus. À niveau d’études égal, un master en finance de marché n’a pas le même impact salarial qu’un master en lettres modernes dans le secteur associatif. Ce n’est pas une question de valeur personnelle, mais de réalité économique.

Trois facteurs pèsent particulièrement lourd sur le niveau de salaire :

  • le secteur : certains domaines paient plus (tech, finance, conseil, industrie) que d’autres (culture, social, éducation privée, association) ;
  • la taille de l’entreprise : les grandes boîtes ont souvent des grilles salariales plus élevées et des avantages supplémentaires ;
  • la zone géographique : un poste à Paris ou en région parisienne est souvent mieux payé, mais le coût de la vie y est aussi plus élevé.

Compétences, pas seulement connaissances

Les recruteurs répètent de plus en plus la même chose : ils cherchent des compétences, pas juste un niveau d’études. Deux profils bac+5 peuvent sortir de la même filière, mais celui qui a multiplié les projets concrets, les expériences en entreprise et les prises de responsabilités aura souvent un meilleur salaire à l’embauche.

Les compétences qui font la différence pour ton revenu :

  • compétences techniques liées au métier (outils, logiciels, méthodes) ;
  • compétences transversales (communication, gestion de projet, organisation) ;
  • capacité à apprendre vite dans un environnement qui change ;
  • à l’aise dans les situations nouvelles, pas seulement en théorie.

L’effet alternance sur le salaire d’entrée

Un bac+5 en alternance cumule plusieurs atouts :

  • tu es déjà rémunéré pendant tes études ;
  • tu apprends le métier « en vrai » au quotidien ;
  • tu peux être embauché directement par l’entreprise qui t’a formé ;
  • tu te présentes sur le marché avec une expérience solide, pas seulement une ligne de diplôme.

Pour un recruteur, un profil bac+5 avec deux ou trois ans d’alternance est souvent perçu comme plus « clé en main » qu’un profil qui n’a fait que des stages courts. Et cela peut clairement peser dans la négociation du salaire.

Peut-on bien gagner sa vie sans bac+5 ?

Des métiers bien payés avec bac+2 ou bac+3

La réalité, c’est que oui, on peut bien gagner sa vie sans bac+5. Certains secteurs recherchent surtout des gens opérationnels, prêts à apprendre sur le terrain. C’est le cas, par exemple :

  • du développement web et de certains métiers de la tech, accessibles via des formations courtes ou des bootcamps ;
  • de la maintenance industrielle ou de métiers techniques très demandés ;
  • de la vente B2B où les commissions et primes peuvent rapidement faire grimper les revenus ;
  • de l’artisanat ou de certains métiers manuels qualifiés qui paient bien avec l’expérience.

Dans ces domaines, un bac+5 n’est pas forcément la clé. Ce qui prime, ce sont la performance, la fiabilité, la capacité à résoudre des problèmes concrets et à satisfaire les clients.

Quand l’expérience prend le dessus sur le diplôme

Plus tu avances dans ta vie pro, plus un phénomène se produit : ton salaire dépend de moins en moins de ton diplôme et de plus en plus de ton expérience. Après quelques années, les recruteurs regardent surtout :

  • les résultats que tu as obtenus ;
  • la responsabilité des postes que tu as occupés ;
  • ta capacité à manager, piloter des projets, générer du chiffre d’affaires ;
  • ta mobilité (changer de boîte, de région, de secteur).

Un bac+5 peut aider à démarrer plus haut, mais un bac+2 très déterminé, qui enchaîne les bonnes expériences, peut tout à fait rattraper, voire dépasser certains diplômés de master en termes de salaire. L’effet diplôme reste réel, mais il n’est pas figé.

Comment utiliser ton bac+5 pour vraiment booster ton salaire

Choisir une formation lisible et reconnue

Si tu envisages un bac+5 ou que tu es en plein dedans, pose-toi quelques questions simples :

  • Le diplôme est-il reconnu officiellement (diplôme national, grade de master, enregistrement au RNCP) ?
  • Le programme prévoit-il des stages longs ou de l’alternance ?
  • Les anciens diplômés trouvent-ils rapidement un emploi ? Dans quels secteurs ? À quels niveaux de salaire ?
  • Les enseignants viennent-ils du monde professionnel ? Y a-t-il des projets concrets, des cas réels, des travaux en équipe ?

Plus ta formation colle à la réalité du marché, plus ton bac+5 a des chances de se traduire en bon salaire.

Te rendre visible sur le marché du travail

Un bac+5 qui reste caché dans un CV oublié ne te servira pas à grand-chose. Pour vraiment en tirer parti :

  • travaille ton profil LinkedIn comme une vitrine (projets, compétences, résultats, portfolio) ;
  • développe un réseau (anciens, profs, intervenants, collègues d’alternance, événements métiers) ;
  • ose postuler de manière ciblée avec des candidatures personnalisées ;
  • n’aie pas peur de négocier ton salaire quand tu as des éléments sérieux (offres concurrentes, compétences rares, résultats prouvés).

Un bac+5 reste un tremplin puissant. Mais dans le marché du travail actuel, il ne suffit plus d’empiler les années d’études pour espérer un gros salaire. Ce qui fera la différence, ce sera ta capacité à transformer ton diplôme en compétences visibles, en expériences concrètes et en valeur ajoutée pour les entreprises.

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