D’où vient l’iceberg noir aperçu au large du Canada ?

Un iceberg noir a récemment été photographié au large de Terre-Neuve, dans les eaux froides du nord-est canadien. Une apparition aussi spectaculaire qu’intrigante, qui interroge autant les scientifiques que les curieux. Mais comment un iceberg peut-il devenir aussi sombre ? Et surtout, d’où vient cette masse de glace hors du commun ?
iceberg noir canada

Une découverte inattendue en pleine mer

C’est en mai 2025 qu’un pêcheur originaire des îles Féroé, Hallur Antoniussen, a aperçu cet iceberg inhabituel à plusieurs kilomètres de son navire. La scène se déroule dans la mer du Labrador, une zone déjà connue pour ses nombreux fragments de glace flottants. Mais celui-ci se distingue immédiatement : sa couleur noire et sa forme de diamant ne ressemblent à rien de connu dans la région.

Équipé de son téléphone, il immortalise rapidement l’instant. L’image publiée sur Facebook fait rapidement le tour des réseaux sociaux. Jamais en cinquante ans de pêche Hallur n’avait vu un tel phénomène. Ce n’est ni un iceberg échoué, ni un bloc couvert de sable : c’est une masse sombre, brillante, presque surnaturelle.

Pourquoi cet iceberg est-il noir ?

La majorité des icebergs sont blancs ou bleutés. Leur couleur vient des bulles d’air piégées dans la glace, qui diffusent la lumière. Plus un iceberg est ancien, plus il perd de l’air, ce qui peut le rendre plus bleu ou translucide. Mais noir ? C’est beaucoup plus rare.

Plusieurs hypothèses ont été proposées. La plus probable est celle des cendres volcaniques. Selon Lev Tarasov, glaciologue à l’Université Memorial de Terre-Neuve, l’iceberg pourrait contenir des particules anciennes, issues d’une éruption volcanique survenue il y a des milliers d’années, probablement au Groenland. Avec le temps, ces cendres ont été incorporées à la glace, lui donnant cette teinte sombre.

black iceberg canada

Une glace vieille de plusieurs millénaires

Les scientifiques estiment que cette masse pourrait être âgée de 1 000 à 100 000 ans. Issue des glaciers du Groenland, elle aurait lentement dérivé jusqu’aux eaux canadiennes. En surface, la glace semble compacte, polie par les vagues. Mais sous l’eau, elle cache encore 90 % de sa masse. Une bonne partie des particules sombres pourrait donc rester invisible.

D’autres origines possibles ?

Parmi les autres théories avancées : des sédiments terrestres, accumulés lors du détachement du glacier ; ou encore des poussières de météorite, si l’on considère l’impact ancien d’un astéroïde dans la région arctique. L’iceberg noir pourrait donc être le témoin d’un événement géologique majeur.

Il est aussi possible qu’il se soit formé en glissant sur la roche, emportant avec lui de la terre, du sable et d’autres débris, désormais fondus avec la glace. Ce genre de combinaison est rare, mais pas impossible dans les zones de rupture glaciaire.

Un phénomène naturel qui intrigue encore

L’apparition de cet iceberg noir reste exceptionnelle. Il en existe quelques autres exemples documentés en Antarctique ou au Groenland, mais ils sont peu nombreux. Le manque de données rend leur étude difficile. Le seul moyen d’en savoir plus serait de prélever un échantillon, mais la dérive rapide de ces blocs rend l’opération presque impossible.

Ce phénomène rappelle aussi que la nature est loin d’avoir livré tous ses secrets. Les glaciers, bien que surveillés, réservent encore des surprises. Et à l’heure où le réchauffement climatique accélère la fonte des glaces, ces apparitions pourraient devenir plus fréquentes… ou au contraire disparaître complètement avant d’être comprises.

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