Le marché de l’emploi pour les jeunes diplômés en France connaît une nette évolution, notamment en ce qui concerne les salaires des titulaires d’un Bac+5 en sortie d’études. En 2023, la rétribution annuelle brute médiane d’un jeune diplômé avec un Bac+5 s’élève à 42 000 euros, soit une augmentation de 7 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance reflète l’adaptation des entreprises à la hausse des prétentions salariales dans un contexte d’inflation et de concurrence accrue pour attirer de nouveaux talents.
Le nom de l’école joue un rôle important
L’étude révèle toutefois des différences importantes selon le type d’établissement fréquenté. Les jeunes diplômés des écoles d’ingénieurs prestigieuses, dites de premier rang, peuvent espérer un salaire médian de 43 500 euros par an. Les diplômés d’écoles de commerce de premier rang, comme HEC, ESSEC ou ESCP Europe, peuvent prétendre à un salaire annuel de 43 000 euros, ce qui les place au-dessus de la moyenne nationale.
En revanche, un diplômé issu d’une école de commerce de troisième rang touchera un salaire médian de 38 000 euros, soit une différence de 5 000 euros par an par rapport à ses homologues des écoles les plus réputées. De même, les jeunes diplômés des écoles d’ingénieurs de troisième rang reçoivent en moyenne 40 500 euros annuels, un écart de 3 000 euros avec ceux des écoles de premier rang.
Pour les diplômés issus de formations spécifiques (écoles d’informatique, sciences politiques, actuariat, etc.), le salaire annuel médian à l’embauche est de 40 500 euros. Quant aux étudiants ayant suivi un cursus universitaire, ils peuvent espérer un salaire médian de 38 000 euros, en fonction de la spécialité choisie. Les universités de Paris, notamment Paris Dauphine, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Paris Panthéon-Assas, sont reconnues pour offrir les meilleures perspectives salariales.
Quels sont les salaires des Bac+2 à Bac+4 ?
Les diplômés de niveaux Bac+2 à Bac+4 bénéficient également de rémunérations en hausse. Ainsi, un jeune diplômé d’un Bac+2 (BTS, DUT) touche en moyenne 31 000 euros par an. Ceux ayant obtenu un Bac+3 ou Bac+4 perçoivent un salaire médian de 36 000 euros. Si ces montants sont inférieurs à ceux des diplômés Bac+5, ils restent néanmoins attractifs, surtout dans des secteurs où la demande de compétences spécifiques est forte.
L’impact de l’inflation sur les salaires
L’augmentation des salaires s’explique en grande partie par la hausse du coût de la vie, qui a poussé les entreprises à revoir leurs grilles salariales. De nombreuses organisations cherchent à attirer et à fidéliser les jeunes talents, notamment dans des secteurs compétitifs comme la tech, la finance ou encore l’industrie pharmaceutique.
Selon l’étude, 59 % des entreprises ont déjà augmenté ou envisagent d’augmenter les salaires à l’embauche en 2023 pour rester compétitives. Toutefois, la rémunération n’est plus l’unique facteur déterminant dans l’attractivité des entreprises.
Le salaire n’est pas la seule clé d’attractivité
Aujourd’hui, les jeunes diplômés ne se contentent plus d’un salaire attractif. Ils attachent également une grande importance à la flexibilité, la qualité de vie au travail et aux perspectives d’évolution. En réponse, 85 % des entreprises ont déployé des stratégies de développement interne, offrant des formations et des opportunités de mobilité à leurs collaborateurs. De plus, 77 % des organisations proposent des modèles de travail hybride, associant présentiel et télétravail, pour répondre aux attentes de flexibilité des jeunes talents.
L’onboarding, ou l’intégration des nouvelles recrues, devient également une priorité pour les entreprises. 62 % des sociétés ont développé des stratégies d’accueil personnalisées pour mieux intégrer les jeunes diplômés, leur offrant ainsi un environnement de travail propice à leur épanouissement.
L’étude montre également que la gratification des stagiaires et des alternants est en forte hausse en 2023. En fonction du niveau d’études, les stagiaires peuvent percevoir une rémunération jusqu’à 23 % supérieure au minimum légal, notamment pour les niveaux Bac+4 à Bac+6. Cela s’explique par la volonté des entreprises d’anticiper l’intégration des jeunes talents, en leur offrant des conditions attractives dès leur période de stage ou d’alternance.
Dans un contexte de marché du travail tendu, la rémunération seule ne suffit plus à attirer et retenir les jeunes diplômés. Les entreprises doivent désormais offrir une expérience collaborateur complète, répondant aux attentes des jeunes en matière de sens au travail, de flexibilité et d’évolution de carrière. Les nouvelles générations souhaitent évoluer dans des environnements stimulants, où le travail a du sens et où leurs compétences sont valorisées.
Radia Rafil, consultante en Data Intelligence chez WTW France, souligne que, dans ce contexte :
Les entreprises doivent redoubler d’efforts pour offrir une expérience collaborateur alignée avec les aspirations des jeunes diplômés.
C’est désormais un enjeu stratégique pour les entreprises cherchant à rester compétitives sur le marché de l’emploi.