Pourtant, le monde produit assez de nourriture pour nourrir tous ses habitants. Le problème, ce n’est pas la quantité disponible, mais l’accès. Conflits, changement climatique, inégalités, pauvreté extrême et baisse des aides humanitaires aggravent une crise déjà dramatique.
Une urgence mondiale ignorée
Toutes les 11 secondes, un enfant meurt de faim. Dans certains pays, la malnutrition est la première cause de mortalité évitable. Derrière ce drame, il y a souvent une mère mal nourrie pendant sa grossesse, un bébé privé de lait maternel ou une famille isolée, loin de tout centre de soin.
Des chiffres alarmants
- 149 millions d’enfants souffrent de retard de croissance
- 45 millions sont en situation de malnutrition aiguë
- 37 millions sont en surpoids ou obèses
- 200 millions d’enfants vivent une pauvreté alimentaire extrême
Les pays les plus touchés sont souvent les plus oubliés : Tchad, Haïti, Yémen, RDC, Niger, Afghanistan…
Comprendre les formes de malnutrition
La malnutrition, ce n’est pas juste “ne pas manger”. Il en existe plusieurs formes :
- La dénutrition : perte de poids importante, faiblesse, fatigue, affaiblissement du système immunitaire.
- Les carences dites “cachées” : manque de vitamines ou de minéraux essentiels (zinc, fer, vitamine A…).
- Le surpoids et l’obésité : dans les zones pauvres, une mauvaise alimentation peut aussi mener à des déséquilibres dangereux.
- La malnutrition aiguë sévère : c’est la plus dangereuse. Elle peut entraîner la mort en quelques semaines si l’enfant n’est pas pris en charge rapidement.
Des solutions simples et efficaces existent
Il ne faut pas croire que ce combat est perdu d’avance. Il existe des réponses concrètes, efficaces, peu coûteuses, qui sauvent des vies.
- Les aliments thérapeutiques prêts à l’emploi : Le plus connu est le Plumpy’Nut, une pâte hyper nutritive à base d’arachide, utilisée pour traiter la malnutrition sévère. Elle ne nécessite ni eau ni cuisson. Elle a déjà sauvé des millions d’enfants.
- Les vitamines prénatales : Données aux femmes enceintes, elles permettent d’agir avant même la naissance en réduisant les risques pour le bébé.
- Le dépistage communautaire : Former les familles à mesurer le périmètre du bras des enfants permet de détecter la malnutrition tôt. C’est simple, mais ça change tout.
- Les formations agricoles : En apprenant à mieux cultiver, à conserver les récoltes ou à cuisiner avec des produits locaux, les familles deviennent plus autonomes et résilientes.
Des histoires de terrain qui donnent de l’espoir
Au Cameroun, Abamet, père de trois enfants, croyait que le lait maternel rendait les bébés malades. Grâce à une formation de la Croix-Rouge, il a compris l’importance de l’allaitement. Il est devenu un relais local de sensibilisation.
À Roua, Zaïna, mère de 7 enfants, a appris à dépister elle-même la malnutrition chez ses enfants. Aujourd’hui, elle surveille aussi ceux de ses voisines et n’hésite pas à les orienter vers un centre de soins.
À Soulédé, Fedama, responsable d’un centre de santé, a vu les cas de malnutrition chuter après l’arrivée de la Croix-Rouge. Mais il alerte : sans soutien continu, les progrès peuvent vite disparaître.
Le rôle crucial des ONG et des volontaires
Des associations comme l’UNICEF, la Croix-Rouge, Médecins Sans Frontières ou Action contre la Faim agissent chaque jour sur le terrain :
- prévention : éducation nutritionnelle, soutien aux femmes enceintes, agriculture durable
- prise en charge médicale : distribution de Plumpy’Nut, soins d’urgence
- formation du personnel local : infirmiers, mères, agents communautaires
- renforcement des systèmes de santé : pour que les pays puissent gérer la crise par eux-mêmes
Agir, même à distance
Tu peux faire un don, parler du sujet autour de toi, partager des infos fiables, t’engager dans une asso, ou juste ne pas détourner les yeux. Chaque action compte. Une boîte de Plumpy’Nut, c’est quelques euros. Et ça peut sauver une vie.
En 2024, plus de 12 millions d’enfants ont été dépistés grâce à l’aide de l’UNICEF. Il reste encore des millions d’autres à sauver.
Lire aussi : Amandine, morte de faim à 13 ans dans un cagibi