La ministre de l’Éducation, Anne Genetet, a annoncé son soutien ferme à un nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, qui sera présenté en décembre prochain. Lors d’une audition au Sénat, la ministre a souligné l’importance de ce programme et son engagement à le défendre, évoquant un projet à la fois complet et essentiel pour le bien-être des élèves.
Un programme jugé essentiel pour les élèves
Auditionnée par la commission de la Culture et de l’Éducation, Anne Genetet a expliqué qu’elle avait pris le temps de relire attentivement le programme.
C’est un programme que je défendrai, que je crois important.
Elle a insisté sur le fait que ce programme comprend des éléments cruciaux, tels que l’accompagnement des élèves dans la compréhension de leurs émotions, ce qu’elle considère comme « indispensable » pour leur éducation et leur développement personnel.
Le projet de programme sera présenté au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) en décembre, et Anne Genetet souhaite qu’il soit publié rapidement afin que les enseignants puissent s’en saisir dès que possible. La ministre a ajouté qu’elle espérait que certains enseignants puissent commencer à utiliser ce programme dès cette année, mais qu’il serait de toute façon appliqué au plus tard à la rentrée 2025.
Un programme attendu depuis longtemps
L’éducation à la sexualité est obligatoire dans les écoles françaises depuis 2001, avec au moins trois séances annuelles prévues dans les écoles, collèges et lycées. Cependant, cette obligation n’est souvent pas respectée dans les faits, comme l’ont dénoncé plusieurs associations et syndicats.
En 2023, plusieurs associations, notamment SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial, ont déposé plainte contre l’État, demandant que la loi de 2001 soit pleinement appliquée. Ces associations soulignent le manque d’éducation à la sexualité dans de nombreuses écoles et réclament une mise en œuvre systématique de ces séances.
Une application progressive du nouveau programme
Le projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, destiné aux élèves de l’école primaire, du collège et du lycée, a été publié en mars dernier par le Conseil supérieur des programmes. Initialement, ce programme devait être mis en place à la rentrée 2024, mais les textes définitifs n’ont pas encore été présentés.
Anne Genetet espère que ce programme pourra être appliqué rapidement, en veillant à ce que les enseignants soient bien formés pour l’utiliser. La formation des enseignants à ce sujet est un point crucial pour garantir la qualité des enseignements et la bonne intégration de ce programme dans les parcours scolaires.
Une sensibilisation importante mais sujette à des controverses
L’éducation à la sexualité reste un sujet sensible en France, souvent au cœur de débats publics. À chaque rentrée scolaire, des tracts circulent devant certains établissements, cherchant à stigmatiser cet enseignement et à semer la confusion parmi les parents d’élèves. Cette campagne de désinformation vise à discréditer l’éducation à la sexualité, en affirmant faussement qu’elle encourage des comportements inappropriés.
L’année dernière, la mise en place d’un décret en Belgique pour généraliser l’éducation à la vie affective et sexuelle dans les écoles a déclenché une vague de désinformation en France. De fausses informations ont circulé, affirmant que ce programme visait à enseigner des concepts inadaptés aux jeunes enfants, alimentant la controverse autour de cet enseignement.
L’importance de l’éducation à la sexualité dans le cadre scolaire
Pour Anne Genetet, l’éducation à la vie affective et sexuelle est un outil pédagogique essentiel pour aider les jeunes à mieux comprendre leurs émotions, à respecter les autres et à se prémunir contre les comportements à risque. Selon elle, ce programme permet de répondre aux besoins des élèves dans un monde en perpétuelle évolution, où les questions liées à la sexualité, aux relations humaines et à la prévention des violences sont de plus en plus présentes.
Le ministère de l’Éducation, ainsi que la nouvelle secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes, Salima Saa, estiment qu’il est grand temps que ce programme soit pleinement intégré dans les écoles. Salima Saa a déclaré en septembre dernier qu’il était nécessaire que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle soit effective et appliquée de manière homogène dans tout le pays.
Ce nouveau programme reflète une volonté de moderniser et de renforcer l’enseignement de la sexualité en France. Anne Genetet a insisté sur le fait que cette refonte permettrait aux élèves de mieux comprendre leurs émotions et de développer des relations saines avec les autres.
L’application de ce programme, au plus tard pour la rentrée 2025, marque une étape importante dans l’éducation à la sexualité, un domaine longtemps négligé dans les écoles françaises. Grâce à cette refonte, le ministère de l’Éducation espère créer un environnement où les élèves pourront aborder sereinement et de manière éclairée des sujets aussi importants que la sexualité, le consentement, et les relations interpersonnelles.