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Auradou-Jegou, le parquet argentin demande un non-lieu

Un nouveau tournant a été pris dans l’affaire impliquant les rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou. Accusés de viol aggravé en réunion en Argentine, les faits allégués remontent à la nuit du 6 au 7 juillet, à Mendoza. Le parquet argentin a officiellement soutenu une demande de non-lieu le vendredi 4 octobre et une audience à huis clos a été fixée pour le 18 octobre.

Des accusations controversées depuis le début

Les deux joueurs, âgés de 21 ans, ont été accusés de viol après une soirée en boîte de nuit suivie d’une rencontre avec la plaignante, une femme de 39 ans. Dès le début de l’affaire, Hugo Auradou et Oscar Jegou ont nié toute forme de violence, affirmant que la relation sexuelle était consentie. Toutefois, la plaignante a décrit une scène de violence extrême, affirmant avoir été “sauvagement battue” lors de l’incident.

Le 3 octobre, la plaignante s’est exprimée devant la Commission des droits et garanties de Mendoza. Elle y a dénoncé ce qu’elle perçoit comme une violation de ses droits par la justice argentine. Felix, le père de la plaignante, a également pris la parole, soulignant une “violation permanente des droits” de sa fille, et affirmant vouloir recourir à toutes les instances nécessaires, y compris internationales, pour protéger ses droits.

Malgré cette intervention, la commission n’a pas de pouvoir juridique, bien que son président, Jose Luis Ramon, ait déclaré qu’il demanderait personnellement l’accès au dossier pour obtenir plus d’informations. Ramon a par ailleurs évoqué une possible pression politique influençant la rapidité des décisions judiciaires.

En septembre, le parquet de Mendoza a autorisé les deux rugbymen à quitter l’Argentine. Une expertise psychiatrique réalisée dans le cadre de l’enquête a également mis en lumière des incohérences dans le témoignage de la plaignante, qualifiant son récit de “globalement peu vraisemblable”.

Le vendredi 4 octobre, Martin Ahumada, porte-parole du parquet, a confirmé que le parquet soutenait la demande de non-lieu déposée par la défense. L’audience aura lieu le 18 octobre à huis clos, et la décision sera ensuite mise en délibéré.

Le dernier acte de procédure, une expertise psychiatrique mandatée par le parquet, a fragilisé la position de l’accusation. Les experts ont relevé des inconsistances dans le témoignage de la plaignante et une certaine influence externe, notamment celle de son amie avec qui elle a échangé des messages audios peu après les faits. Bien que l’expertise n’exclut pas un mal-être émotionnel, elle indique que la plaignante ne présente pas de symptômes cliniques de stress post-traumatique.

Les avocats d’Auradou et Jegou ont salué la décision du parquet. Me Rafael Cuneo Libarona, avocat argentin des joueurs, a exprimé sa satisfaction, ajoutant que cette affaire devait alerter sur les risques de dénonciations abusives. De son côté, Me Antoine Vey, avocat français des deux rugbymen, a déclaré que cette décision était conforme aux éléments de l’enquête et que la défense attendait sereinement la fin de la procédure.

Malgré les accusations, Hugo Auradou et Oscar Jegou ont pu retourner en France début septembre. Depuis, les deux joueurs ont repris l’entraînement avec leurs clubs respectifs. Hugo Auradou, qui évolue avec la Section Paloise, sera titulaire lors du match contre Perpignan pour la 5e journée du Top 14. Son entraîneur, Sébastien Piqueronies, a confirmé qu’il n’y avait aucune interdiction pour Auradou de jouer tant qu’il restait présumé innocent.

Alors que l’affaire continue de susciter des débats en Argentine et en France, la décision du 18 octobre sera cruciale pour l’avenir des deux rugbymen. En attendant, le parquet de Mendoza semble pencher en faveur d’un non-lieu, mais la plaignante continue de dénoncer ce qu’elle considère comme une injustice dans le traitement de son dossier.