Christine Engrand, députée du Rassemblement National (RN) dans le Pas-de-Calais, fait l’objet d’une série de controverses après avoir été arrêtée par les forces de l’ordre alors qu’elle conduisait avec un permis de conduire invalide depuis 15 ans. Ce contrôle routier sur l’autoroute A16, survenu le vendredi 13 septembre, a révélé que son permis avait été invalidé en 2009 en raison d’un solde de points nul. De plus, le véhicule qu’elle conduisait présentait un défaut de contrôle technique.
Contrôle routier sur l’autoroute A16
La députée a été interpellée initialement pour usage du téléphone au volant. C’est lors de cette vérification que les gendarmes ont découvert que Christine Engrand roulait sans permis valide depuis plus d’une décennie. Son véhicule a été immédiatement saisi par les autorités. Lorsqu’elle a été contactée par les médias, Christine Engrand a affirmé disposer toujours d’un permis valide, évoquant une « erreur administrative ». Elle a également affirmé avoir des points sur son permis et que la situation serait rapidement résolue. Malgré ses déclarations, la gravité de la situation est évidente, car conduire sans permis est une infraction lourde de conséquences.
Suspicion d’utilisation abusive des frais de mandat
Cet incident s’ajoute à d’autres problèmes récemment soulevés concernant la gestion des frais de mandat de Christine Engrand. Selon un article de Mediapart publié le 10 septembre, la députée est accusée d’avoir détourné des fonds destinés à couvrir ses frais professionnels pour des dépenses personnelles. Parmi ces dépenses figurent le paiement de la pension de ses deux chiens, Smoothie et Chouchou, pour un montant total de plusieurs milliers d’euros entre 2022 et 2023. Il est également mentionné que des frais pour un abonnement à un site de rencontres à 39,99 euros par mois et des frais d’obsèques de 5 971,94 euros ont été inclus dans les dépenses litigieuses. Les transactions suspectes dépasseraient les 10 000 euros d’argent public.
La réaction de Christine Engrand
Face à ces accusations, le bureau de Christine Engrand a reconnu des « maladresses de début de mandat », tout en assurant que l’ensemble des dépenses signalées ont été remboursées depuis plusieurs mois. Cependant, ces excuses semblent insuffisantes pour expliquer des erreurs de cette ampleur, et l’élue du RN fait désormais face à des conséquences disciplinaires au sein de son propre parti. Elle est appelée à se présenter prochainement devant une délégation du groupe RN à l’Assemblée nationale pour s’expliquer sur ces irrégularités.
Lors de son interpellation, Christine Engrand a mentionné que les gendarmes lui avaient remis un document provisoire pour lui permettre de repartir avec son véhicule, malgré le défaut de contrôle technique. Cependant, il semblerait qu’elle n’ait pas été en mesure de récupérer elle-même son véhicule, qui n’a été autorisé à rouler que pour se rendre à un centre de contrôle technique afin de se mettre en conformité. L’argument de l’erreur administrative a été avancé par l’élue pour expliquer l’invalidation de son permis, mais cette excuse paraît peu crédible compte tenu de la durée de l’invalidité, qui remonte à 2009.
Impacts politiques et médiatiques
Cette affaire est d’autant plus embarrassante pour le RN qu’elle intervient alors que d’autres figures du parti sont également sous les feux de la rampe pour des raisons similaires. Le RN, qui prône une « République irréprochable », voit ainsi son image ternie par ces scandales successifs. Pour Christine Engrand, ces révélations et ses explications maladroites suscitent des questions sur son intégrité et sa capacité à gérer des fonds publics de manière responsable.
Christine Engrand devra non seulement répondre de sa conduite sans permis devant les autorités compétentes, mais elle est également sous le coup d’une enquête interne du RN concernant l’utilisation abusive de ses frais de mandat. Ce cumul de scandales pourrait avoir des conséquences sur sa carrière politique et la perception du RN dans son ensemble.
Les conséquences de cette affaire pour Christine Engrand sont encore incertaines, mais il est clair que cette situation met en lumière des pratiques problématiques au sein de l’Assemblée nationale et soulève des questions sur la gestion des frais de mandat par les élus. Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir politique de la députée, qui devra faire face à ses pairs et au public pour expliquer ces comportements.