D’où vient la fortune de Jeff Bezos ?

Jeff Bezos est l’un des hommes les plus riches du monde, avec une fortune colossale construite sur une idée née dans un simple garage. Mais derrière les chiffres se cache un parcours fait de paris osés, de vision technologique et de prises de risques assumées. Alors, comment est-il passé de simple ingénieur à patron d’un empire mondial ?

Un départ dans un garage, comme dans un film

En 1994, Jeff Bezos quitte un poste bien payé à Wall Street pour se lancer dans un projet fou : créer la plus grande librairie du monde… en ligne. À Bellevue, dans l’État de Washington, il transforme son garage en siège de Amazon.com. Grâce à l’aide financière de ses parents, il investit ses premières économies dans cette aventure numérique.

Le 16 juillet 1995, Amazon est mis en ligne. En quelques semaines, les ventes explosent. Très vite, le site dépasse le livre pour vendre des CD, jouets, vêtements, objets high-tech et bien plus. En 1997, Amazon entre en Bourse, confirmant son statut de géant naissant. Aujourd’hui, c’est l’un des piliers du e-commerce mondial.

Jeff Bezos n’a pas attendu longtemps pour élargir les horizons de son entreprise. Avec Amazon Web Services (AWS), il fait d’Amazon un acteur central du cloud computing, un marché ultra-lucratif. AWS héberge aujourd’hui les données de mastodontes comme Netflix ou Meta. Ce service est devenu la plus grosse source de profit d’Amazon.

Des revenus qui explosent grâce à la Bourse

 

garage jeff bezos

Une grande partie de la richesse de Jeff Bezos provient de ses actions Amazon. Même s’il ne détient aujourd’hui qu’environ 10 % de l’entreprise, la hausse du cours de l’action a fait grimper sa fortune. En 2020, il a gagné 13 milliards de dollars en une seule journée. En 2024, il a vendu pour 2,4 milliards de dollars d’actions.

Depuis qu’il a quitté son poste de PDG en 2021, Jeff Bezos ne touche plus qu’un salaire annuel d’environ 81 000 dollars. Mais ses revenus sont essentiellement liés à ses parts dans Amazon et ses autres investissements.

Blue Origin, son rêve spatial

En 2000, Bezos fonde Blue Origin, une entreprise de voyages spatiaux. L’objectif : rendre l’espace accessible, voire colonisable. Il finance chaque année le projet à hauteur de plusieurs milliards de dollars. En 2021, il participe même à un vol suborbital à bord de la fusée New Shepard.

Contrairement à SpaceX d’Elon Musk, Blue Origin avance plus discrètement. Mais Bezos y voit un projet de long terme, convaincu que l’avenir de l’humanité passe par l’espace. Il veut déplacer les industries polluantes hors de la Terre.

Le Washington Post et ses autres investissements

En 2013, il rachète le Washington Post, l’un des journaux les plus influents des États-Unis. Par ce geste, il montre un intérêt pour les médias et la politique, sans pour autant trop s’y exposer.

Jeff Bezos a également investi dans Airbnb, Uber, Workday, et de nombreuses startups. Sa société Bezos Expeditions centralise ses projets de capital-risque. En 1998, il a investi 250 000 dollars dans Google, un pari aujourd’hui estimé à plus de 3 milliards de dollars.

Des critiques malgré le succès

Le parcours de Bezos n’est pas sans zones d’ombre. Sa gestion des entrepôts Amazon a souvent été critiquée pour ses conditions de travail jugées dures, avec surveillance continue, pauses chronométrées et syndicats non tolérés. En 2014, il est même élu « pire patron du monde » par une confédération syndicale internationale.

Pendant longtemps, Bezos a été critiqué pour son absence d’engagement philanthropique. Il n’avait pas signé la « Promesse de don » comme Bill Gates ou Warren Buffett. Mais récemment, il a annoncé vouloir léguer une grande partie de sa fortune de son vivant. Son fonds, le Bezos Earth Fund, finance notamment des projets écologiques à grande échelle.

Une fortune en constante évolution

En 2024, Jeff Bezos figure à la 2e ou 3e place des hommes les plus riches du monde selon Forbes, avec une fortune estimée à près de 210 milliards de dollars. Malgré les hauts et les bas, l’entrepreneur continue de peser dans les débats économiques, politiques et technologiques mondiaux.

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