Des premiers vœux acceptés : entre soulagement et euphorie
Julie, 17 ans, a vécu l’un des scénarios rêvés de Parcoursup. Passionnée par le théâtre, elle avait mis en tête de liste la licence arts du spectacle à Bordeaux. Le 2 juin, à 19h01, le verdict tombe : elle est acceptée.
J’ai sauté de joie, c’est la fac que je voulais depuis des mois.
Plusieurs autres vœux sont aussi validés, mais elle n’hésite pas une seconde.
J’avais étudié toutes les formations, comparé les options, les débouchés. Bordeaux, c’était évident.
Pour elle, c’est surtout une libération psychologique.
On passe des mois à parler orientation, à se projeter, et là d’un coup, ça devient réel. J’ai enfin l’esprit libre pour me concentrer sur le bac.
Des listes d’attente à surveiller chaque jour
Pour d’autres comme Léo, la situation est moins simple.
Je suis 764e en liste d’attente pour la licence de droit à Rennes, et 340e à Nantes.
Il a reçu une proposition pour un BUT en gestion à Angers, mais espère toujours décrocher une place en fac.
Ce n’est pas ce que j’espérais à la base, donc j’hésite. Mais je me dis que ça peut encore bouger, alors j’attends.
La plateforme évolue chaque jour, et certains suivent leur position matin et soir. Cela peut générer un stress important, notamment lorsque les écarts sont grands. Léo se sent parfois découragé :
J’ai vraiment bossé pour avoir de bonnes notes, mais je reste bloqué derrière des centaines de personnes.
Une montagne russe émotionnelle
Margaux, qui sort d’une année sabbatique après une tentative de prépa, a postulé dans plusieurs licences d’économie.
J’ai eu beaucoup d’attente et un refus. Là je suis 1120e pour Paris-Cité, et 580e pour Montpellier.
Si elle se dit prête à repartir sur une nouvelle formation, elle confie que l’incertitude la ronge.
J’ai l’impression de ne jamais pouvoir vraiment souffler. C’est épuisant.
Lucas, 18 ans, avait misé sur des formations en informatique. Il a reçu plusieurs réponses positives, notamment un BUT à Toulouse et une licence à Clermont-Ferrand.
J’ai le choix, mais je ne sais pas encore quoi prendre. L’une est plus proche, l’autre est plus cotée. Je n’arrête pas de comparer les options.
Il ajoute :
J’ai la pression de faire le bon choix.
Parcoursup : un système qui laisse des déçus
Fatima, lycéenne à Lyon, a vu la majorité de ses vœux rejetés.
J’avais demandé des BTS en marketing et communication, mais j’ai reçu trois refus et une seule attente.
Sa moyenne n’est pas mauvaise — 12,4 de moyenne générale — mais rien ne semble bouger. Elle envisage de tenter la phase complémentaire, « mais avec peu d’espoir ».
Elle n’est pas la seule dans cette situation. Des dizaines de milliers de candidats restent bloqués avec des réponses qui ne leur conviennent pas ou avec des listes d’attente qui n’avancent pas. Certains parlent de prendre une année de césure ou de revoir totalement leur projet d’orientation.
Des choix guidés par le stress
Un autre aspect marquant de cette période : la pression de répondre rapidement. Tom, en terminale à Lille, a été pris dans un IUT info-com mais attend toujours une école de journalisme.
Je dois répondre avant le 4 juin, mais j’ai peur de faire une erreur.
Il illustre bien cette tension entre précipitation et incertitude.
Entre stratégie, espoir et patience
Beaucoup de candidats mettent en place de véritables stratégies. Maëlle, 19 ans, a construit son dossier en pensant à une reconversion.
J’ai quitté une école de design en janvier. J’ai postulé dans six facs et trois IUT. Pour l’instant, j’ai deux réponses positives, mais j’espère une place à Nantes.
Elle consulte chaque jour l’évolution de sa position.
C’est comme regarder la météo : tu sais que tu ne contrôles rien, mais tu regardes quand même.
Une plateforme qui divise
Pour certains, le système Parcoursup est jugé opaque.
Je ne comprends pas pourquoi j’ai été refusé à certains BTS alors que mes notes sont correctes, dit Anis, 18 ans.
D’autres pointent les délais courts, les réponses peu claires, et la sensation de subir plus que de choisir.
Mais même chez les plus critiques, une forme de résilience apparaît.
« Je vais essayer de rebondir, même si ce n’est pas ce que j’imaginais », affirme Inès, qui n’a eu que des refus. « Il faut s’adapter, c’est ça aussi devenir adulte. »
