Les populations de faune sauvage ont décliné de 73%

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Le rapport « Planète Vivante » publié par le WWF alerte sur un constat alarmant : les populations de faune sauvage ont décliné de 73% en moyenne au cours des 50 dernières années. Cette chute vertigineuse, observée entre 1970 et 2020, concerne des milliers de populations d’animaux vertébrés à travers le monde, notamment des mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela ne signifie pas que plus des deux tiers des espèces ont disparu, mais que la taille des populations a drastiquement chuté, compromettant la biodiversité globale.

Un déclin inquiétant

L’Indice Planète Vivante, développé par la Société zoologique de Londres (ZSL) et mis à jour tous les deux ans depuis 1998, recense désormais 5500 espèces vertébrées réparties dans environ 35 000 populations. Ces données sont devenues une référence internationale pour évaluer l’état des écosystèmes et leurs répercussions sur l’humanité, que ce soit en matière de santé, de sécurité alimentaire ou de changement climatique.

Malgré les critiques qui remettent en question la méthodologie utilisée, accusée d’exagérer l’ampleur du déclin, Andrew Terry, de la ZSL, défend la solidité de cet indice. Il rappelle l’importance de compléter l’analyse avec d’autres indicateurs, notamment sur le risque d’extinction des espèces et l’état de santé des écosystèmes.

Les écosystèmes en danger

La disparition progressive des populations animales ne concerne pas seulement la faune sauvage. Selon Daudi Sumba, responsable au WWF, les écosystèmes entiers qui soutiennent la vie humaine sont en péril. La destruction des habitats naturels, la pollution, le changement climatique et la surexploitation des ressources mettent en danger des écosystèmes cruciaux pour l’équilibre de notre planète.

La situation devient particulièrement alarmante dans certaines régions. L’Amazonie, par exemple, risque de passer du statut de puits de carbone à celui d’émetteur de carbone, exacerbant ainsi le réchauffement climatique. Autre exemple, la perte des récifs coralliens affecte la régénération des espèces de poissons, fragilisant des ressources alimentaires essentielles pour l’humanité.

Un déclin massif des populations d’eau douce

Le déclin le plus marqué concerne les espèces d’eau douce, avec une chute de 85% de leurs populations. Cela inclut les poissons, reptiles, amphibiens, et autres espèces vivant dans ces environnements. Les espèces terrestres et marines ne sont pas en reste, avec des déclins respectifs de 69% et 56%.

Sur le plan géographique, l’Amérique latine et les Caraïbes enregistrent la plus forte baisse avec un effondrement de 95% des populations. L’Afrique, l’Asie et le Pacifique suivent de près, avec des baisses respectives de 76% et 60%. Bien que la situation semble moins dramatique en Europe et en Amérique du Nord, avec des déclins de 35% et 39%, cela s’explique par le fait que la destruction des habitats naturels avait déjà commencé avant 1970 dans ces régions. Certains efforts de conservation, comme la réintroduction d’espèces, ont permis de stabiliser quelques populations.

Des exemples encourageants

Malgré ce constat désastreux, tout espoir n’est pas perdu. Le bison d’Europe, autrefois disparu à l’état sauvage en 1927, a vu ses populations remonter à 6800 individus en 2020 grâce à des programmes de réintroduction réussis, notamment dans des aires protégées.

Kirsten Schuijt, directrice générale du WWF, se veut optimiste, soulignant que nous n’avons pas encore atteint le point de non-retour. Elle met en avant les efforts internationaux en faveur de la préservation de la biodiversité, comme l’accord de Kunming-Montréal, qui fixe des objectifs à atteindre d’ici 2030 pour protéger la nature. Cependant, la mise en œuvre de ces mesures reste timide, et il est urgent de les accélérer pour éviter des changements irréversibles dans certains écosystèmes.

La 16e conférence de la CDB, un rendez-vous crucial

La prochaine Conférence des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB), qui se tiendra à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre, représente une occasion cruciale pour stimuler la mise en œuvre des objectifs fixés. Les États du monde entier devront s’engager à renforcer leurs actions pour protéger la biodiversité et inverser les tendances actuelles.

Dans l’ensemble, le rapport Planète Vivante dresse un tableau sombre mais nécessaire. La baisse de 73% des populations de faune sauvage en seulement 50 ans montre l’ampleur de la crise. Mais avec des efforts collectifs et un engagement mondial fort, il est encore possible de préserver notre biodiversité et d’assurer un avenir plus durable pour les générations futures.

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