Une mesure de rétorsion inédite
Le gouvernement français envisage de geler les biens de hauts responsables algériens en France, à la suite de divers actes jugés hostiles, notamment le refus d’Alger de réadmettre des ressortissants sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Une vingtaine de noms de responsables algériens aurait déjà été dressée, dont certains posséderaient des biens immobiliers ou des intérêts financiers en France.
Les relations entre Paris et Alger se sont détériorées ces derniers mois, avec des divergences majeures sur des sujets sensibles comme le Sahara occidental, la situation des ressortissants algériens en France, et les mesures de sécurité diplomatique. Le gouvernement français envisage de sanctionner les responsables algériens en utilisant une arme de pression peu courante : le gel des avoirs.
Les personnalités visées par cette mesure proviennent des sphères administratives, sécuritaires et politiques de l’Algérie, dont beaucoup ont des intérêts substantiels en France. Selon les informations obtenues, plus de 800 membres de la nomenklatura algérienne seraient concernés par cette mesure, possédant des biens dans l’Hexagone et séjournant régulièrement en France.
Un précédent avec les oligarques russes
Cette décision pourrait s’inspirer des sanctions prises à l’encontre des oligarques russes en France. Cependant, contrairement aux sanctions européennes qui encadrent les mesures contre la Russie, le gouvernement français a la possibilité de décider unilatéralement du gel des avoirs des ressortissants algériens en raison de ce qu’il considère comme des actes d’ingérence. Ces actes, définis par la loi, sont des actions menées pour le compte d’un État étranger et qui peuvent nuire aux intérêts fondamentaux de la France.
Bien que cette mesure soit principalement symbolique, elle pourrait avoir des répercussions économiques et diplomatiques importantes. Si la France venait à geler les avoirs de ces dignitaires, cela affecterait non seulement leurs propriétés et comptes bancaires, mais aussi leur accès à leurs ressources financières dans le pays.
Les tensions entre Paris et Alger se sont intensifiées ces derniers mois. Le refus de l’Algérie d’accepter le retour de ses ressortissants sous OQTF et les expulsions réciproques de diplomates entre les deux pays en sont un exemple. De plus, le soutien implicite de l’Algérie au Hamas et les positions sur le Sahara occidental ont exacerbé le climat diplomatique.
La France face à ses choix diplomatiques
Cette initiative pourrait marquer un tournant dans la gestion des relations entre la France et l’Algérie. Si la mesure de gel d’avoirs est activée, elle enverra un message fort de la part de la France, prête à prendre des mesures plus radicales contre ce qu’elle perçoit comme une ingérence dans ses affaires internes. Cependant, une telle décision pourrait également provoquer des tensions supplémentaires et nuire à la coopération future entre les deux pays.