Projet Evars, éducation à la sexualité à l’école

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Le programme Evars, qui signifie Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, suscite de nombreux débats depuis sa refonte récente. Ce projet vise à proposer un enseignement structuré et adapté à tous les niveaux scolaires, de la maternelle à la terminale, dans l’objectif d’éduquer les jeunes générations à des notions clés comme le respect, le consentement et l’égalité.

Une initiative pour des générations éclairées

Introduit en 2001 mais encore peu appliqué, l’enseignement à l’éducation affective, relationnelle et sexuelle est désormais renforcé grâce au projet Evars. Ce programme propose trois séances par an et par niveau scolaire, mais selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE), seulement 15 % des élèves bénéficient actuellement de cet enseignement.

Pour pallier ce manque, le Conseil supérieur des programmes (CSP) a élaboré une nouvelle version plus ambitieuse, en phase avec les défis sociaux et éducatifs actuels.

De la maternelle au primaire : poser les bases d’une éducation saine

En maternelle, le programme Evars s’articule autour de l’apprentissage des parties du corps, des notions d’hygiène, de santé physique, et de l’expression des émotions. L’objectif est également de sensibiliser aux premières notions d’égalité entre les genres dans un cadre ludique et adapté à l’âge des enfants.

En primaire, les élèves découvrent les bases de l’anatomie, les transformations liées à la croissance et les relations humaines. Les cours mettent l’accent sur le consentement, l’intimité et le respect des autres, des notions fondamentales pour prévenir les violences, notamment sexuelles. Ces apprentissages sont cruciaux dans un contexte où 160 000 enfants ont été victimes de violences sexuelles en 2023.

Au collège : encourager l’autonomie et le respect

Au collège, les cours approfondissent les transformations corporelles et émotionnelles de l’adolescence. Ils accompagnent les élèves dans leur compréhension des relations interpersonnelles, avec un focus sur l’affirmation de soi et l’établissement de relations égalitaires.

Les thématiques abordées incluent :

  • Distinguer la vie privée et la vie publique.
  • Apprendre à assumer ses préférences personnelles.
  • Analyser les représentations de la sexualité dans les médias.
  • Comprendre le lien entre bonheur et sexualité.
  • Respecter les différences dans un cadre collectif.

Ces enseignements visent à responsabiliser les jeunes face aux influences extérieures, notamment celles des réseaux sociaux et des représentations médiatiques.

Au lycée : déconstruire les stéréotypes

Le lycée marque une étape importante dans l’éducation à la sexualité. Les cours abordent des thèmes plus complexes, comme l’intimité à l’ère numérique, le désir, et les stéréotypes de genre. Les élèves sont invités à réfléchir sur les relations de couple saines et épanouies.

Objectifs clés au lycée :

  • Déconstruire les stéréotypes masculins et féminins.
  • Analyser l’influence des réseaux sociaux sur l’image de soi.
  • Encourager l’expression de soi dans un cadre respectueux.
  • Promouvoir une compréhension approfondie des notions de consentement et d’égalité.

Une controverse persistante autour du projet

Malgré son ambition et les bénéfices attendus, le projet Evars fait face à une vive opposition, notamment de la part d’associations conservatrices comme le Syndicat de la famille ou SOS Éducation. Ces groupes critiquent une supposée « idéologie du genre » et des contenus qu’ils jugent « militantistes ».

Le ministre délégué Alexandre Portier a également exprimé des réserves sur le projet, évoquant la nécessité de modifications avant sa mise en œuvre. Toutefois, Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, a fermement défendu le programme, insistant sur le fait qu’il n’introduit aucune théorie controversée, mais se concentre sur l’éducation à la citoyenneté et au respect.

Le programme Evars ne se limite pas à la sexualité : il s’inscrit dans une démarche globale visant à former des individus respectueux, éclairés et conscients de leurs responsabilités dans la société. En inculquant dès le plus jeune âge des notions de respect, de consentement et d’égalité, ce projet a le potentiel de contribuer à un changement durable dans les mentalités.

Prévu pour une validation en décembre 2024 par le Conseil supérieur de l’éducation, le programme pourrait être ajusté avant son déploiement à la rentrée 2025. Une fois en place, il sera essentiel d’assurer une application effective dans tous les établissements scolaires pour que chaque élève puisse bénéficier de cet enseignement essentiel.

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