Emmanuel Macron est arrivé lundi 28 octobre au Maroc pour une visite officielle de trois jours, accompagné de plusieurs personnalités politiques, économiques et culturelles. Cette visite vise à renforcer le partenariat stratégique entre la France et le Maroc, une relation étroite que les deux pays cherchent à moderniser.
Parmi les membres de cette délégation, des ministres, des représentants du monde des affaires, mais aussi des personnalités culturelles figurent dans la liste officielle, telle que publiée par l’Élysée. Toutefois, la présence de Yassine Belattar, humoriste et animateur controversé, a surpris et suscité de vives réactions, d’autant plus que son nom ne figurait pas initialement dans le communiqué officiel de la présidence.
Yassine Belattar et Macron
Bien que son nom n’ait pas été mentionné dans la liste officielle, Yassine Belattar n’est pas étranger aux cercles de l’Élysée. Proche d’Emmanuel Macron depuis son premier mandat, il a même été membre du Conseil présidentiel des villes, une instance travaillant sur les problématiques des banlieues. Cependant, sa carrière a également été marquée par des controverses, notamment sa condamnation en 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour des menaces de mort visant des professionnels du monde artistique.
Malgré cette condamnation, Belattar reste consulté pour certaines questions de société. En 2023, il avait été reçu à l’Élysée pour conseiller le président avant la marche contre l’antisémitisme, faisant valoir l’impact d’une telle décision dans les quartiers populaires. Son influence auprès du chef de l’État est perçue par certains comme un atout stratégique, mais par d’autres comme un motif de critique, notamment dans la sphère politique.
L’apparition de Yassine Belattar aux côtés de Macron au Maroc a été révélée par une photo partagée sur les réseaux sociaux, où on le voit décontracté, vêtu d’un jogging, échangeant avec des membres de la délégation, dont le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu. Cet événement a vite suscité des réactions, d’autant que Belattar, en raison de son passé judiciaire et de sa réputation sulfureuse, ne faisait pas partie de la délégation officielle.
Suite à ces images, plusieurs personnalités politiques ont réagi vivement. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux, s’interrogeant sur la légitimité de la présence de Belattar dans une visite officielle de cette importance. Bardella a dénoncé cette présence comme irrespectueuse, tant pour la France que pour le Maroc, ajoutant que l’humoriste est connu pour ses liens avec le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), une association souvent accusée de complaisance envers l’islamisme.
Face à la controverse grandissante, l’Élysée a réagi en actualisant la liste des membres de la délégation en y ajoutant une douzaine de noms, dont celui de Belattar. Selon les services de la présidence, cette actualisation de la liste vise à mieux refléter les personnalités présentes et à clarifier les rôles de chacun. Cette mise à jour n’a cependant pas dissipé toutes les critiques, certains observateurs estimant que cette présence inopinée montre un manque de transparence dans la composition de la délégation officielle.