Maxime Carabin, 24 ans, affirme souffrir d’une maladie rare depuis un accident survenu en 2019 lors d’un match de handball. Il dit avoir perdu l’usage de ses jambes et de sa main gauche, ce qui lui a permis d’obtenir une classification lui permettant de concourir en fauteuil roulant. Cependant, des tests médicaux réalisés après son accident révèlent des incohérences dans son dossier.
Une classification contestée
Depuis 2022, Maxime Carabin concourt dans la catégorie T52, qui regroupe des athlètes paralysés ou tétraplégiques. Pourtant, selon la RTBF, aucune analyse approfondie de ses jambes n’aurait été réalisée avant la validation de sa classification.
Des spécialistes ont étudié son dossier médical et remettent en cause son éligibilité. Un rapport datant de 2020, moins d’un an après son accident, conclut que ses influx nerveux moteurs et sensitifs sont parfaitement normaux, ce qui ne correspondrait pas à un état de paraplégie.
Pour justifier son handicap, Maxime Carabin affirme être atteint de la maladie d’Hirayama, une pathologie rare touchant la moelle épinière. Or, selon plusieurs experts médicaux interrogés, cette maladie n’affecte que les membres supérieurs et ne peut pas provoquer une paralysie des jambes.
En juin 2022, une attestation médicale signée par un neurologue liégeois lui a permis d’obtenir sa classification en T52. Pourtant, aucun examen précis des membres inférieurs n’aurait été mené lors des tests de qualification.
Des performances qui interrogent ses concurrents
Depuis son intégration en T52, Maxime Carabin a rapidement dominé les compétitions internationales. Il détient cinq titres de champion du monde et a remporté deux médailles d’or aux Jeux paralympiques de Paris 2024 sur 100 m et 400 m.
Ses adversaires estiment que ses performances sont anormalement supérieures à celles des autres athlètes de sa catégorie. Plusieurs d’entre eux, originaires de Suisse, d’Autriche et de Lituanie, ont saisi les instances internationales pour réclamer une vérification approfondie de son handicap.
Face à ces doutes, plusieurs adversaires ont déposé des réclamations officielles auprès de la World Para Athletics et du Comité international paralympique (IPC). Ils dénoncent des irrégularités dans sa classification et demandent sa disqualification.
Le Comité paralympique belge, interrogé par la RTBF, reconnaît que le dossier pose de nombreuses questions. Selon Olek Kazimirowski, son directeur, les doutes sur Maxime Carabin avaient déjà été évoqués par certains athlètes, mais aucune preuve formelle n’avait jusqu’alors été présentée.
Maxime Carabin se défend
Face aux accusations, Maxime Carabin nie toute tricherie et estime être victime de calomnies orchestrées par ses adversaires. Selon lui, ces attaques viennent d’athlètes incapables de le battre sur la piste et cherchant à l’éliminer par des moyens détournés.
Ma moelle épinière ne fonctionne plus comme elle devrait le faire, explique-t-il. Cela affecte fortement mes membres supérieurs et inférieurs. Je suis en fauteuil roulant comme une personne tétraplégique, même si je n’ai pas de lésion nette et précise.
Il rejette donc catégoriquement les accusations et assure que son état de santé justifie pleinement sa classification.
Les instances sportives doivent maintenant trancher sur cette affaire. Si les accusations sont avérées, Maxime Carabin risque une disqualification et une possible suspension de toutes compétitions. En attendant, le para-athlète belge continue de clamer son innocence et de défendre ses performances exceptionnelles face à la polémique croissante.
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