Le rôle de manager ne fait plus rêver
Pour une partie importante de la génération Z, accéder à un poste de manager n’est plus une ambition. Une étude réalisée par Cegos révèle que plus d’un tiers des RH ont du mal à convaincre les jeunes profils d’évoluer vers ces postes. En cause : une vision du management encore très verticale en France, synonyme de pression, de responsabilités lourdes et d’un mauvais équilibre vie pro/vie perso.
Les freins les plus cités
Frein | % de jeunes cadres concernés |
---|---|
Stress et surcharge mentale | 52 % |
Refus de la hiérarchie traditionnelle | 44 % |
Manque de reconnaissance | 38 % |
Conflits interpersonnels trop fréquents | 34 % |
Les motivations de ceux qui acceptent
Malgré tout, certains jeunes acceptent ces rôles, mais leurs motivations ont changé. La rémunération reste un moteur important, mais arrive au même niveau que la volonté d’avoir de l’impact sur le quotidien de leur équipe. Le désir d’être un manager à l’écoute, plutôt qu’un chef autoritaire, ressort également souvent dans les réponses.
Top 3 des raisons qui motivent les primo-managers
- 38 % : une meilleure paie
- 33 % : résoudre des problèmes concrets
- 30 % : accompagner humainement leur équipe
Le management traditionnel remis en question
Le modèle classique, basé sur des niveaux hiérarchiques multiples, est de moins en moins compatible avec les attentes des nouvelles générations. Beaucoup préfèrent des organisations horizontales, où l’on travaille en mode projet plutôt qu’en mode contrôle.
Manager sans diriger
Un quart des jeunes cadres serait prêt à animer une équipe sans lien hiérarchique. L’idée est de porter un projet, d’entraîner les autres par l’exemple et la compétence, mais sans devoir gérer les conflits ou les évaluations individuelles.
Le besoin de sens et de collectif
Ce rejet du rôle de manager ne traduit pas un manque d’ambition. Il met plutôt en lumière une envie de sens, d’équilibre et de collaboration. Les jeunes veulent faire partie d’un collectif, avoir un impact, sans sacrifier leur santé mentale ni leur liberté.
Une question de culture du travail
Ce phénomène est plus marqué en France que dans d’autres pays. La culture d’entreprise encore très ancrée dans la hiérarchie pose problème. Les jeunes actifs y voient un monde rigide et peu adapté à leurs valeurs. Résultat : plus de 50 % des RH disent peiner à recruter des managers internes.
Les RH estiment que beaucoup de profils n’ont pas encore les soft skills requises pour manager efficacement : communication, intelligence émotionnelle, gestion des conflits. Or ces compétences sont encore trop peu mises en avant dans les formations classiques.
Des managers sous pression
Ceux qui franchissent le pas ne sont pas épargnés. Ils font face à une augmentation du temps de travail, un manque de soutien de leur propre hiérarchie et des situations parfois très complexes à gérer (management hybride, conflits générationnels, surcharge mentale).
Près de 19 % des jeunes managers disent avoir un mauvais équilibre de vie. Et 1 sur 5 n’ose pas parler de ses difficultés à ses supérieurs. Le risque d’isolement et de burn-out est bien réel, et les entreprises doivent en prendre la mesure.