Seulement 40% de réussite : le bilan mitigé de la Licence pour la génération Covid

C’est le chiffre qui fait mal : seulement 40,3 %. C’est la part des bacheliers de la « génération Covid » (la promo 2020) qui ont réussi à décrocher leur réussite en Licence en trois ou quatre ans. Vous vous souvenez de ce Bac obtenu en contrôle continu intégral pendant la crise sanitaire ? Il semble que le passage vers le supérieur ait été plus brutal que prévu. Entre inégalités sociales criantes, poids de la mention au Bac et disparités selon les filières, le ministère de l’Enseignement supérieur vient de livrer un bilan sans appel.
licence generation covid

Le « Grand Écart » des mentions : le lycée décide (déjà) de tout

Si vous pensiez que l’université remettait tous les compteurs à zéro, détrompez-vous. Les chiffres de la session 2024 montrent que votre performance au lycée est un prédicteur quasi infaillible de votre avenir universitaire. Le fossé est vertigineux :

  • Les mentions « Très bien » : Ils sont les rois du campus avec près de 70 % de réussite en 3 ou 4 ans.
  • Les mentions « Bien » : Un score solide de 60,5 %.
  • Les mentions « Passable » (rattrapage) : C’est la douche froide. Seulement 8,8 % d’entre eux valident leur diplôme.

Il y a donc plus de 60 points d’écart entre le premier de la classe et celui qui a obtenu son bac de justesse. L’autonomie exigée à la fac ne pardonne pas les lacunes accumulées dans le secondaire.

Bac Pro et Techno : l’université n’est toujours pas adaptée

Les statistiques confirment une réalité difficile : la fac reste taillée pour les bacheliers généraux. Ces derniers affichent un taux de réussite de 46,1 %. À l’inverse, c’est l’hécatombe pour les autres filières :

  • Bac Technologique : 14 % de réussite.
  • Bac Professionnel : Seulement 6,5 % de réussite.

Pour un bachelier pro, la licence générale s’apparente souvent à une mission impossible, avec un taux de succès qui frôle le néant (2,3 % dans certaines analyses strictes). Ces chiffres posent la question cruciale de l’orientation : ces étudiants sont-ils envoyés au casse-pipe ?

L’origine sociale et le genre : des marqueurs puissants

Au-delà des notes, votre milieu d’origine pèse lourd dans la balance. Sans surprise, les conditions matérielles (logement, besoin de travailler à côté, capital culturel) influencent directement les résultats. Les enfants de cadres affichent une réussite de 51,3 %, tandis que les étudiants issus de familles inactives ou défavorisées plafonnent autour de 23 % à 32 %. Travailler pour payer ses études reste le premier facteur d’échec.

Un autre constat sociologique fort : les femmes réussissent mieux que les hommes. Elles sont 44,5 % à obtenir leur diplôme contre seulement 33,7 % pour leurs homologues masculins. Une plus grande assiduité et une meilleure organisation sont souvent citées pour expliquer cet écart de plus de 10 points.

Psychologie au top, Langues et STAPS en difficulté

Toutes les licences ne se valent pas en termes de résultats. La Psychologie, pourtant l’une des filières les plus demandées et sous tension sur Parcoursup, s’en sort remarquablement bien avec 45 % de réussite. Elle devance le Droit et les Sciences Politiques (43,3 %).

À l’inverse, certaines filières souffrent :

  • STAPS : Victime de son succès et de la surcharge des effectifs, la filière sportive voit son taux chuter à 41,9 %.
  • Langues : C’est l’une des lanternes rouges avec seulement 34,2 % de réussite.
  • AES (Administration Économique et Sociale) : Souvent choisie par défaut, elle affiche un taux faible de 34,3 %.

Attention au biais « Santé » : Le taux de réussite en Sciences-Santé (36,6 %) est artificiellement bas. Pourquoi ? Car beaucoup d’étudiants en L.AS (Licence Accès Santé) réussissent à intégrer Médecine ou Pharma en cours de route et quittent donc leur licence sans la valider. C’est en réalité une « réussite » pour eux, mais un « échec » dans les statistiques de la Licence.

Une génération sacrifiée ?

Globalement, le taux de réussite a chuté de plus de 5 points par rapport aux générations précédentes (2018, 2019). La « génération Covid », arrivée à la fac après une Terminale tronquée et un Bac parfois donné, a payé le prix fort de la crise sanitaire. Le passage en deuxième année (L2) montre toutefois un léger sursaut pour la session 2024 (+1,3 point), signe que les étudiants s’accrochent malgré tout.

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