Le monde de la gastronomie est en constante évolution, et même un plat aussi simple que la frite peut être le centre d’une compétition acharnée. En 2024, Alexandre Laigo, un chef venu d’Angers, a réussi l’exploit de remporter le championnat du monde de la frite à Arras. Cet événement a vu s’affronter des candidats venus du monde entier pour proposer la meilleure version de ce met emblématique.
Un championnat qui s’installe dans la durée
Le championnat du monde de la frite, organisé pour la deuxième année consécutive, a rassemblé cette fois-ci une trentaine de candidats. L’événement, qui s’est tenu à Arras, dans les Hauts-de-France, a accueilli près de 50 000 visiteurs, tous curieux de goûter aux différentes créations des concurrents. Les participants, professionnels comme amateurs, étaient répartis en sept catégories, allant de la frite familiale à la frite créative.
Le succès grandissant du championnat a attiré des participants de divers horizons. « L’année dernière, c’était un coup d’essai. Cette année, le championnat se professionnalise », a souligné Marie-Laure Fréchet, responsable de l’événement. Parmi les candidats figuraient des cuisiniers belges, néerlandais, ainsi qu’un Français ayant fait ses preuves dans un fish and chips en Angleterre. Cette dimension internationale ajoute une touche d’exotisme à un plat traditionnellement associé à la Belgique et au nord de la France.
La catégorie reine : la frite authentique
Parmi les nombreuses catégories, c’est la frite authentique, réservée aux professionnels, qui représente la compétition la plus prestigieuse. Et cette année, c’est Alexandre Laigo qui s’est distingué en remportant cette épreuve. Co-fondateur du restaurant Badem Tartare à Angers, il a séduit le jury avec sa frite cuite dans la graisse de bœuf, une technique qui confère à la frite une texture croustillante et une saveur intense.
D’autres prix ont été décernés dans différentes catégories. Par exemple, Alexandre Blondiaux, un chef belge, a remporté le prix de la meilleure sauce chaude, tandis que le prix de la frite du monde est revenu au Néerlandais Jorit Gras, propriétaire de la Pom Friterie à Stockholm. Chaque concurrent a dû faire preuve d’originalité et de maîtrise technique pour séduire un jury présidé par le célèbre chef Florent Ladeyn.
Le secret d’une frite parfaite
Mais alors, qu’est-ce qui fait une bonne frite ? Selon Alain Van Hoorebeke, un visiteur passionné, la réponse est simple : « C’est celle qui se rapproche des frites de ma grand-mère ». Son secret ? La cuisson dans du beurre rance, une méthode ancienne mais efficace pour obtenir une saveur riche et unique. D’autres concurrents, comme Dylan Hamy, ont opté pour des créations plus audacieuses, mélangeant la pomme de terre à la truffe avec des textures surprenantes comme une panna cotta.
Pour Alexandre Laigo, cette victoire est une reconnaissance de son savoir-faire et de son travail en cuisine. En remportant ce titre prestigieux, il confirme que les talents culinaires ne se limitent pas aux régions historiquement associées à la frite. « C’est indescriptible, c’est incroyable », a-t-il déclaré après avoir reçu son prix. Le restaurant Badem Tartare d’Angers, qu’il dirige avec son frère, pourrait bien connaître un afflux de nouveaux clients après cette victoire, tout comme l’avait constaté le précédent champion du monde.
Lors de l’événement, des master class ont également été organisées pour permettre aux visiteurs de découvrir des techniques innovantes de préparation de la frite. Par exemple, le chef Alexandre Gauthier a créé une frite accompagnée d’une sauce Popeye à base d’épinards, tandis que le pâtissier Jordan Bernard a proposé une surprenante croquette de pomme de terre sucrée avec un insert aux fruits rouges et une glace à la frite. Ces démonstrations montrent que la frite peut être réinventée et repoussée bien au-delà de sa simple version salée.
Le championnat du monde de la frite ne se limite pas à la catégorie professionnelle. Des amateurs talentueux ont également brillé dans d’autres domaines, comme la frite familiale, récompensant une préparation réalisée dans des conditions ménagères. La gagnante, Annie Breisacher de Noyelles-les-Seclin, a impressionné avec sa frite faite maison. Le prix de la frite créative a quant à lui été décerné à Laurent Fouache, un professionnel d’Hénin-Beaumont, qui a su marier originalité et tradition.
Ce championnat célèbre non seulement l’art culinaire, mais aussi la convivialité autour de la frite, un met simple mais universellement apprécié. Pour clore l’événement sur une note ludique, une course en sacs de patates a été organisée sur la Grand-Place d’Arras, un clin d’œil à l’ingrédient central de la compétition.