Un animateur de 27 ans mis en cause pour des agressions sexuelles à Morigny

C’est la douche froide pour les parents de Morigny-Champigny, dans l’Essonne. Celui que tout le monde surnommait affectueusement « Coco », cet animateur périscolaire en qui ils avaient une confiance aveugle, dort désormais en prison. Corentin D., 27 ans, a été mis en examen et écroué fin novembre. Derrière l’image du jeune homme dévoué se cachait un prédateur présumé qui a reconnu avoir agressé sexuellement de nombreux enfants.
Corentin D Animateur

Le masque du « gentil Coco » est tombé

Dans ce village tranquille au sud de l’Île-de-France, Corentin D. faisait partie du paysage depuis sa titularisation en 2022. Animateur périscolaire, il accueillait les enfants tôt le matin, gérait les temps de cantine et les activités du centre de loisirs.

Son profil atypique jouait en sa faveur : avec son visage rond aux traits enfantins et son léger handicap d’élocution, il inspirait une bienveillance protectrice. Pour beaucoup de parents, ce handicap le rendait inoffensif et facilitait le lien avec les plus petits. « Méritant », « sérieux », « ambitieux » : les qualificatifs ne manquaient pas pour décrire ce titulaire du BAFA, originaire du Pas-de-Calais, qui semblait avoir trouvé sa vocation auprès des enfants.

Pourtant, l’enquête révèle une réalité sordide. Corentin D. aurait imposé des attouchements et des caresses à une dizaine de victimes identifiées, profitant des moments d’intimité (toilettes, rhabillage) ou des temps de jeux.

Une manipulation psychologique glaçante

Ce qui effraie le plus dans ce dossier, c’est la perversité du stratagème mis en place pour assurer son impunité. Corentin D. n’hésitait pas à manipuler les parents pour devancer les plaintes des enfants.

Le témoignage d’une mère est édifiant. L’animateur l’avait appelée pour lui signaler, avec un faux embarras, que son fils de 7 ans avait « montré son sexe » à des camarades. En réalité, cette démarche visait à décrédibiliser la parole de l’enfant par avance : si le petit se plaignait ensuite d’attouchements, l’animateur pouvait arguer que l’enfant avait un rapport perturbé à son corps. Une stratégie de « pompier pyromane » qui lui a permis d’agir pendant plusieurs années sans éveiller les soupçons.

Des aveux qui dépassent l’enceinte de l’école

Face aux enquêteurs, le jeune homme de 27 ans a fini par passer aux aveux. Il a non seulement reconnu les faits sur les élèves de l’école, mais il a également confessé avoir violé ses deux jeunes frères par le passé.

Malgré la gravité des aveux, Corentin D. a dans un premier temps été laissé libre sous contrôle judiciaire, son handicap ayant pu semer le doute sur la solidité de ses déclarations ou sa dangerosité immédiate. Une période de liberté durant laquelle il a tenté de se reconvertir… dans le milieu médical. Il a ainsi effectué un stage d’observation à l’hôpital d’Étampes en vue de devenir aide-soignant, se retrouvant de nouveau au contact de potentiels patients vulnérables, avant d’être écarté in extremis par le personnel soignant, alerté par son comportement étrange.

L’arrestation finale : cagoule et couteau

L’affaire a connu un tournant dramatique le lundi 24 novembre. Alors qu’il avait interdiction d’approcher la commune, Corentin D. a été repéré sur le parking du centre de loisirs de Morigny.

L’intervention de la police a permis d’éviter le pire. Lors de la fouille de son véhicule, les forces de l’ordre ont découvert un véritable arsenal : des gants, une cagoule et un couteau. Ces éléments, suggérant un passage à l’acte imminent ou une volonté de représailles, ont conduit à son incarcération immédiate en détention provisoire.

Le périscolaire sous haute surveillance

L’affaire de Morigny-Champigny relance le débat sur la sécurité dans les structures périscolaires. Un point noir du système est pointé du doigt : lors du recrutement, seul le bulletin n°3 du casier judiciaire est généralement vérifié. Or, ce document ne mentionne que les condamnations les plus lourdes, laissant passer au travers des mailles du filet les individus ayant des antécédents non jugés ou des rappels à la loi.

Alors que la parole se libère, le contexte national est tendu :

  • Le gouvernement évoque une « tolérance zéro ».
  • Une demande croissante émerge pour un contrôle annuel systématique et approfondi des antécédents de tout personnel en contact avec des mineurs.

Aujourd’hui, c’est tout un village qui est sous le choc, hanté par l’image de cet animateur « chouette » qui dissimulait dans sa voiture une cagoule et un couteau.

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