Le secteur des jeux d’argent en France continue de progresser malgré les fluctuations économiques. Selon un récent bilan de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), le chiffre d’affaires des jeux d’argent et de hasard (hors casinos) a augmenté de 3,8 % au premier semestre de l’année, atteignant un total de 5,5 milliards d’euros. Ce chiffre englobe plusieurs secteurs, tels que les paris sportifs, la loterie, les jeux de grattage et le poker en ligne, avec des performances variables selon les opérateurs.
La Française des Jeux (FDJ) tire la croissance du secteur
La Française des Jeux (FDJ) continue de jouer un rôle central dans la croissance du secteur des jeux d’argent en France. Au cours des six premiers mois de l’année, la FDJ a vu son produit brut des jeux (PBJ) progresser de 5,5 %, atteignant 3,5 milliards d’euros. Cette performance s’explique par l’excellente dynamique des paris sportifs, qui ont enregistré une hausse de 14 % pour un total de 611 millions d’euros.
L’un des moteurs de cette croissance est l’attrait de grandes compétitions sportives, telles que l’Euro de football, qui a dopé les mises des joueurs. En effet, 53 % des paris sportifs en ligne ont été placés sur le football, reflétant la popularité de ce sport parmi les parieurs français. La FDJ a également bénéficié de la croissance continue de sa loterie, dont le PBJ a augmenté de 4 %, atteignant 2,9 milliards d’euros, grâce aux montants élevés des jackpots de l’Euromillions et au succès de son nouveau jeu EuroDreams.
Le PMU en recul malgré une légère hausse des mises
Contrairement à la FDJ, le PMU a connu une baisse de son produit brut des jeux, enregistrant une diminution de 2,3 %, une première depuis la fin de la crise sanitaire liée au Covid-19. Malgré une légère augmentation des mises dans le secteur des paris hippiques (+6 % à 787 millions d’euros), le PMU n’a pas réussi à capitaliser sur cette tendance positive.
Le nombre de joueurs actifs dans les paris hippiques a augmenté de 3 %, atteignant 500 000 comptes actifs, mais cela n’a pas suffi à compenser la baisse du PBJ, qui s’établit à 170 millions d’euros. Cette baisse peut être attribuée à la diminution des marges entre les mises et les gains reversés aux joueurs.
Une explosion des paris sportifs
Le segment des paris sportifs continue d’afficher une forte dynamique. Le produit brut des jeux dans ce secteur a progressé de 16 %, atteignant 871 millions d’euros au cours du premier semestre. Les mises, quant à elles, ont bondi de 24 % pour un total de 5,2 milliards d’euros, signe que l’engouement pour ce type de paris ne cesse de croître. Ce succès s’explique par l’augmentation du nombre de joueurs actifs (+16 %), avec 3,6 millions de comptes ouverts et utilisés au cours de la période.
Le football reste le sport roi des paris sportifs en France, représentant plus de la moitié des mises (53 %). L’attrait pour ce sport, couplé à une augmentation du pari moyen par joueur, a permis au secteur de continuer sur sa lancée positive. L’impact des grands événements sportifs, tels que l’Euro 2024 et les performances des clubs français, a également été un facteur clé de cette progression.
Le poker en ligne, un secteur stable
Le poker en ligne a lui aussi contribué à la croissance globale du secteur des jeux d’argent, bien que de manière plus modérée. Le produit brut des jeux pour le poker a progressé de 2 %, atteignant 257 millions d’euros. Le nombre de joueurs uniques a également augmenté de 10 %, avec un total de 1,2 million de joueurs enregistrés.
Bien que cette croissance soit moins spectaculaire que celle des paris sportifs, elle témoigne de la solidité du marché du poker en ligne en France, qui continue d’attirer un bassin important de joueurs réguliers.
Les perspectives du marché des jeux d’argent en France
Le marché des jeux d’argent en France semble en bonne voie de poursuivre sa progression dans les mois à venir, porté par les performances solides de la FDJ et l’intérêt croissant pour les paris sportifs. Cependant, certains segments, comme le PMU, devront surmonter des défis structurels pour renouer avec la croissance.
Les autorités de régulation, comme l’ANJ, continueront à surveiller de près ce secteur en plein essor, notamment pour éviter les dérives liées à l’addiction aux jeux. Des campagnes de prévention et des outils de protection des joueurs, tels que des limites de mise ou des systèmes d’auto-exclusion, restent essentiels pour assurer un développement durable du marché.