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Les alternatives au doliprane

Le paracétamol, également connu sous le nom d’acétaminophène dans certains pays, est l’un des médicaments les plus utilisés dans le monde pour traiter la douleur légère à modérée et la fièvre. Son développement et sa commercialisation ont marqué un tournant dans la pharmacologie moderne. Bien que ce médicament soit aujourd’hui d’usage courant et disponible sans ordonnance, son histoire remonte à plus d’un siècle, avec des étapes clés dans sa découverte, son brevet, et son évolution vers une large diffusion mondiale.

Découverte du paracétamol

La découverte des effets analgésiques du paracétamol est une histoire d’expérimentation qui a débuté à la fin du 19e siècle :

  • 1886 : Le premier composé de paracétamol est synthétisé par le chimiste Harmon Northrop Morse. À l’époque, la substance n’est pas encore reconnue pour ses propriétés analgésiques et antipyrétiques.
  • 1887 : Le chimiste Joseph von Mering découvre l’acétanilide, un précurseur du paracétamol, qui est utilisé comme analgésique. Cependant, son utilisation provoque des effets secondaires indésirables (notamment la
  • méthémoglobinémie).1893 : Les recherches avancent avec la découverte de la phénacétine, un autre précurseur du paracétamol. Cette molécule se révélera moins toxique que l’acétanilide mais aura également des effets indésirables.

Il faut encore plusieurs décennies pour que la version stable et sécurisée du paracétamol soit pleinement identifiée.

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le paracétamol est identifié comme métabolite actif. En 1946, des chercheurs américains, notamment Julius Axelrod et Bernard Brodie, découvrent que l’acétanilide et la phénacétine sont métabolisés dans l’organisme en paracétamol, qui en réalité, est responsable des effets analgésiques observés. Ils démontrent également que le paracétamol est moins toxique que ses précurseurs, ce qui ouvre la voie à son utilisation médicale.

La commercialisation officielle du paracétamol démarre dans les années 1950 :

  • 1951 : La société américaine Sterling-Winthrop dépose le brevet du paracétamol sous le nom de marque Panadol aux États-Unis. Le médicament est alors utilisé dans les hôpitaux pour traiter la douleur et la fièvre, notamment chez les patients pour qui l’aspirine était contre-indiquée.
  • 1953 : Le paracétamol est introduit sur le marché britannique, également sous le nom de Panadol. Contrairement à d’autres médicaments contre la douleur, comme l’aspirine, il est moins irritant pour l’estomac, ce qui le rend populaire dans le traitement des maux de tête, des douleurs dentaires, et des douleurs post-opératoires.
  • 1960 : Le paracétamol commence à se répandre dans d’autres pays. Aux États-Unis, il est commercialisé sous la marque Tylenol, qui deviendra par la suite l’une des marques les plus emblématiques associées au paracétamol.
  • 1963 : Le paracétamol est ajouté à la pharmacopée britannique, officialisant son statut de médicament essentiel.

Avec l’expiration des brevets originaux, de nombreuses versions génériques du paracétamol commencent à apparaître dans les années 1980. C’est à cette époque que le médicament devient disponible sous différentes marques dans le monde entier, notamment Doliprane, Efferalgan, et Dafalgan en France.

  • 1984 : Aux États-Unis, le brevet de Tylenol expire, ce qui ouvre la voie à la production de paracétamol générique. Cette expiration marque le début d’une large adoption du médicament à des prix plus accessibles, augmentant encore sa popularité.

À l’aube du 21e siècle, le paracétamol est devenu l’un des médicaments les plus utilisés dans le monde. Cependant, malgré ses avantages, des problèmes de sécurité émergent concernant le risque de toxicité hépatique en cas de surdosage.

  • 2009 : L’OMS (Organisation mondiale de la santé) classe le paracétamol comme un médicament essentiel dans sa liste modèle, recommandant son usage pour traiter la douleur et la fièvre à travers le monde.
  • 2011 : Face aux risques de surdosage, notamment aux États-Unis et en Europe, des recommandations strictes sont mises en place pour limiter la dose maximale de paracétamol à 3 000 mg par jour (ou 4 000 mg dans certains pays) pour les adultes, avec des avertissements plus clairs sur les boîtes de médicaments.

Marques de paracétamol (liste non exhaustive) :

  1. Doliprane
  2. Efferalgan
  3. Dafalgan
  4. Tylenol (principalement aux États-Unis)
  5. Actifed Paracétamol
  6. Perfalgan (forme injectable)
  7. Fervex (médicament combinant paracétamol et d’autres principes actifs)
  8. Claradol
  9. Panadol (utilisé dans plusieurs pays)
  10. Calpol (forme pédiatrique disponible au Royaume-Uni)
  11. Algotropyl
  12. Pro-Efferalgan

Formes de paracétamol :

  1. Comprimés (différents dosages : 500 mg, 1000 mg, etc.)
  2. Comprimés effervescents
  3. Suppositoires (souvent utilisés chez les enfants ou en cas d’impossibilité d’avaler des comprimés)
  4. Sachets ou poudres solubles (souvent en granules à dissoudre dans l’eau)
  5. Solutions buvables (généralement pour enfants, comme le Doliprane pédiatrique)
  6. Sirop (formulation pédiatrique)
  7. Forme injectable (utilisée en milieu hospitalier, comme le Perfalgan)

Combinaisons de paracétamol avec d’autres substances :

  1. Claradol Codeine (paracétamol + codéine)
  2. Ixprim (paracétamol + tramadol)
  3. Actifed Rhume (paracétamol + pseudoéphédrine + triprolidine)
  4. Humex Rhume (paracétamol + autres ingrédients contre les symptômes du rhume)
  5. Fervex (paracétamol + antihistaminique + vitamine C)

Il existe de nombreuses autres marques et formulations, mais ces exemples sont parmi les plus couramment utilisés en France et à l’international.