Le rugbyman néo-zélandais Taleta Tupuola, évoluant au sein de l’AS Béziers Hérault (Pro D2), a été condamné, ce mercredi 13 novembre, à une peine de quatorze mois de prison avec sursis probatoire par le tribunal correctionnel de Béziers. Cette condamnation inclut une obligation de soins pour son addiction à l’alcool.
Les faits reprochés à Taleta Tupuola
Les violences ont eu lieu dans la nuit du 5 octobre 2024, au domicile du couple, au retour d’une soirée où Tupuola, très alcoolisé, a violemment frappé sa compagne, causant une incapacité totale de travail de six jours. L’altercation a éclaté sous le regard de leur enfant en bas âge, un détail marquant souligné lors de l’audience. La compagne du joueur, accompagnée de l’entraîneur de l’équipe, a déposé plainte quatre jours après les faits.
Le tribunal a prononcé une peine de 14 mois de prison avec sursis probatoire, assortie d’une obligation de soins pendant deux ans. Cette décision est considérée comme juste par l’avocat de la défense, Maître Jean-Baptiste Mousset, qui a précisé que son client reconnaît pleinement les faits qui lui sont reprochés.
“C’est un homme qui a pris conscience de la gravité de ses actes. Il reconnaît ses erreurs et est prêt à suivre les mesures imposées par le tribunal pour se reconstruire”, a indiqué l’avocat, ajoutant que Tupuola n’a aucun antécédent judiciaire.
Ce jugement intervient dans un contexte de vigilance accrue face aux violences conjugales, particulièrement dans le monde du sport où les comportements de certaines figures publiques peuvent avoir un écho retentissant. Le tribunal a estimé que le suivi en addictologie et l’accompagnement thérapeutique sont essentiels pour aider le joueur à lutter contre son addiction à l’alcool, qui semble avoir contribué à cet acte de violence.
Le club de Béziers sous le feu des critiques
L’AS Béziers Hérault n’a pas encore communiqué sur cette condamnation. Cependant, le club se trouve déjà dans une période de turbulence, plusieurs de ses joueurs étant sous le coup de poursuites judiciaires. Outre Taleta Tupuola, un autre joueur, Hans Nkinsi, devra comparaître le 16 décembre pour des faits similaires de violences conjugales. Ces incidents mettent en lumière des questions importantes autour des valeurs et de la culture du rugby.
Des associations locales de défense des droits des femmes, dont Les Simone veillent, étaient présentes devant le tribunal de Béziers pour exprimer leur solidarité envers les victimes de violences conjugales et rappeler l’importance d’une réponse judiciaire forte. Chantal Lapuerta, présidente de l’association, a souligné :
On peut aimer le rugby sans pour autant tolérer la violence. Le sport doit incarner des valeurs positives, et non être terni par de tels comportements.
La Ligue Nationale de Rugby (LNR) a d’ailleurs récemment ouvert une enquête concernant des comportements inappropriés de certains joueurs, et ce cas met davantage de pression sur les instances sportives pour mieux encadrer et sensibiliser les athlètes.