Les entreprises paieront 750 euros par apprenti Bac+3 et plus dès 2025

À partir de 2025, toute entreprise qui recrute un apprenti en Bac+3 ou plus devra s’acquitter d’une contribution forfaitaire de 750 euros. Cette mesure, issue de la loi de finances 2025, concerne les contrats d’alternance menant à des diplômes de niveau 6 (licence) et au-delà.
Entreprise alternance chèque

Le gouvernement souhaite ainsi faire participer davantage les entreprises au coût de la formation des alternants du supérieur. Jusqu’à présent, ces coûts étaient presque entièrement pris en charge par l’État via des subventions versées aux centres de formation d’apprentis (CFA).

Une réponse à des dépenses publiques devenues trop lourdes

Depuis 2018, le nombre d’apprentis a triplé, atteignant en 2024 un total de 1,043 million de contrats en cours. Rien que pour cette année, 878 900 nouveaux contrats ont été signés.

Mais ce succès a un prix : près de 25 milliards d’euros de dépenses publiques en 2023, soit environ 26 000 euros par apprenti. Cela inclut les aides versées, les exonérations fiscales et sociales, ainsi que les frais couverts par l’assurance chômage.

Pour réduire le déficit public, l’exécutif a donc décidé de faire contribuer directement les employeurs qui recrutent à ces niveaux d’études.

Une contribution de 750 € qui pourrait varier selon les branches

Même si le montant de base est fixé à 750 euros, le gouvernement prévoit que les branches professionnelles puissent moduler ce montant. Les secteurs en tension pourraient bénéficier d’un reste à charge allégé, tandis que d’autres paieraient le tarif plein.

Ce système permettrait une gestion plus fine des priorités économiques, tout en encourageant les entreprises à former des profils adaptés au marché.

Un impact redouté sur le nombre de contrats en Bac+3 et plus

Cette décision n’est pas sans conséquence. Déjà, le Medef a alerté sur une baisse de 20 % à 30 % des contrats d’apprentissage depuis janvier 2025. En parallèle, les aides à l’embauche ont été réduites : 5 000 euros pour les PME et seulement 2 000 euros pour les grandes entreprises.

L’Association nationale des apprentis de France (Anaf) craint que ce nouveau reste à charge aggrave encore le ralentissement des recrutements dans le supérieur. Pour beaucoup de jeunes, l’alternance est un levier d’insertion. Moins de contrats, c’est moins d’opportunités.

Des CFA sous pression, une qualité de formation menacée ?

Si certains CFA choisissent de ne pas répercuter le coût sur les entreprises, ils pourraient être amenés à réduire leurs coûts de fonctionnement. Cela pose la question de la qualité pédagogique : classes plus nombreuses, moins de visites en entreprise, encadrement allégé…

Pour les apprentis, cela pourrait signifier une expérience moins enrichissante, voire un encadrement moins personnalisé. Le ministère du Travail dit suivre la situation, mais aucun dispositif de compensation n’a été précisé.

Un modèle d’apprentissage à repenser ?

Jusqu’à présent, l’alternance a été largement soutenue par l’État. Cette logique de subvention très généreuse n’est plus tenable selon Bercy. En 2024, 16,5 milliards d’euros ont encore été consacrés à l’apprentissage, selon un rapport de la Cour des comptes.

Avec cette nouvelle orientation, le gouvernement souhaite responsabiliser les entreprises, sans pour autant freiner l’élan de l’alternance. Un équilibre difficile à trouver, surtout dans un contexte où le chômage des jeunes reste élevé.

Une mesure applicable dès juillet 2025

La contribution de 750 euros sera appliquée à partir du 1er juillet 2025. Un décret en Conseil d’État doit encore en préciser les modalités exactes, notamment le mode de paiement et les cas spécifiques comme l’alternance à distance ou les reconversions professionnelles.

Les partenaires sociaux sont attendus pour une réunion conclusive le 30 avril. Ce rendez-vous devrait permettre de clarifier les contours de cette mesure et d’envisager des ajustements si nécessaire.

En imposant cette participation obligatoire, le gouvernement veut montrer que les entreprises doivent aussi investir dans la formation des jeunes, notamment à partir du niveau Bac+3. Il reste à voir si cela ne va pas freiner leur engagement, alors que l’alternance est un levier fort d’insertion professionnelle.

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